Cette version de Jeanne d'Arc est le premier film historique de grande ampleur que réalise Cecil B. DeMille. Admirateur du péplum italien "Cabiria" sortie en 1914 aux décors pharaoniques, DeMille va prendre goût pour les mise en scène démesurée. Et ce "Jeanne d'Arc" est son premier fait d'armes en ce sens. Pour DeMille, c'est simple, la qualité d'un film se mesure au prix qu'il a coûté. Celui-ci va coûté plus cher que l'ensemble de ses 18 films précédents réunis. Le réalisateur reprend encore Geraldine Farrar dans le rôle titre alors qu'elle n'a absolument pas le profil du rôle. C'est là encore une pure vanité du cinéaste qui voulait la plus grande cantatrice de l'époque dans ses films. Et peu importe si elle joue comme un pied en prenant des poses typique des mise en scène d'opéra où de tableaux religieux.
Du film on retiendra seulement les scènes épiques aux centaines (voir millier) de figurants. Mais aussi quelques plans expérimentaux avec surimpression de la pellicule et la scène du bûcher, une des premières en couleurs au cinéma.
De l'autre coté, outre l'horrible interprétation théâtrale des comédiens, on peut reprocher la libre interprétation de l'histoire. Le réalisateur introduit et conclue son film par des séquences se passant durant la première guerre mondiale alors que les Etats-Unis s'apprêtent à entrer en guerre. Le film fait le parallèle entre la première guerre mondiale et la guerre de 100 ans, ce qui lui vaudra des reproches de films de propagande. Les scénaristes donne aussi à Jeanne un amant anglais (!) totalement improbable... Enfin, et comme souvent dans les films de cette époque les anachronismes sont assez courant.