J'ignorais quelle version je possédais. Et y en a un paquet. Je m'étais quand même préparé à celui de Besson, et donc à quelque chose de peut-être un peu chiant. Faudra d'ailleurs que je le revoie celui-là, tout comme pas mal des autres films qu'il a pu réaliser.
Les films muets, c'est bien, mais ça peut être bavard. Et c'est un peu là le gros problème du film. Trop de blabla, l'action est toujours stoppée pour devoir lire de loooongs panneaux qui n'apprennent pas tant de choses que ça. Ensuite, on peut dire que la construction en flashback n'est pas très utile. En même temps, DeMille fait clairement référence à cette guerre qui a lieu pendant que lui réalise un film. Enfin, il y a quelques moments longs et un peu maladroits en terme d'écriture, surtout dans la première demi-heure.
La mise en scène manque un souffle d'épique. Ça se bonifie au fil des minutes, ainsi, la bataille d'Orléans est quand même sympa avec tous ces figurants, mais les choix de prise de vue ne sont pas toujours très adroits. Et puis le début est quand même très Z, comme si le réalisateur n'avait pas eu d'argent pour ces scènes là. Le montage se révèle intéressant à partir du milieu avec une plus grande variété de plans.
Je suis sévère, et puis on voit bien que Cécil apprend beaucoup de choses sur le tas. Même la photographie est plate au début, de plus en plus recherchée au fil des séquences. Si bien que le début m'a profondément ennuyé, la fin m'a divertit.
Bref, "Joan the woman" est un film intéressant car on y voit un auteur se bonifier ; ainsi si le film s'avère difficile à suivre au début à cause de diverses maladresses, le spectateur finit par prendre du plaisir dans la seconde moitié du film malgré des intertitres toujours trop longs.
PS : le premier film, paraît-il, à utiliser le Handschiegl Color Process, un procédé qui permet de coloriser certaines parties de la pellicule artificiellement. Le résultat : des flammes du bûcher à la fin sont en couleurs !