La première partie de son spectacle Jérôme Commandeur l'a fait avec un extrait de son film qui sortira au mois de juin. C'est certainement un moyen de faire un test avant de partir en tournée d'avant-première, seulement son public est totalement acquis. La salle dans laquelle il se produit est remplie. Le début de film passé n'est pas franchement drôle, mais pourtant les rires sont là. L'histoire se concentre sur un fonctionnaire que l'administration veut forcer à démissionner. C'est rempli de clichés qui ne vont pas chercher bien loin, et en plus de tout ça Commandeur illustre tout. Quand il explique son parcours au chef de tribu non seulement on a ses descriptions mais également les images. Après cette vingtaine de minutes de film diffusé sur un écran loin d’être adapté à la salle ni a son acoustique Commandeur arrive. Il termine sa tournée interrompue par la crise du covid. L'écriture de ce spectacle est réellement paresseuse, Commandeur y parle de l'état du monde, de la télé, des ressauts sociaux, de son poids, de son infarctus, de sa mort. Et tout ça il le fait sans originalité, c'est purement basique. Il ne va que très rarement dans des zones inattendues. Dès qu'il aborde un sujet il le fait à la façon de n'importe qui, c'est bien tout le problème de cette chose qui est bien plus affligeante que drôle. Le temps devient rapidement long, c'est encore plus long quand les spectateurs assis à coté et derrière rirent à chaque blague à gorge déployée. Commandeur lui même se marre à plusieurs reprises à ses propres blagues. On se dit que la qualité et la recherche d'écriture tout le monde s'en fout, les gens veulent des trucs bien gros et lourds. A la fin du spectacle Commandeur lâche une petite larme, il est ému d'avoir retrouvé le public. Moi aussi je suis heureux que ça s’arrête enfin.