Après avoir produit le feuilleton Moïse pour la télévision, Lew Grade fut reçu par le pape qui lui soumit l'idée d'une production sur la vie, l'enseignement et le sacrifice du Christ. C'est avec la complicité d'un des plus grands réalisateurs de l'époque, Franco Zeffirelli, que Grade mit en chantier cette immense production, initialement prévue pour la télévision en 4 parties de 115 mn chacune. Le feuilleton battit de tels records en Italie et déclencha un tel engouement en 1977 (le pape le conseilla en personne), qu'il fut vendu à toutes les chaines de télé du monde, et il fut décidé d'en réaliser un montage de 3h35 pour l'exploiter en salles. Mais pour apprécier pleinement la totalité et la profondeur du sujet, il est vivement conseillé de voir la version de 7h et des poussières, en la séparant en 3 parties qui sont bien distinctes. Les différents montages, des scènes coupées égarent un peu le spectateur, et la première partie sur la venue et l'enfance de Jésus sont certes moins captivantes que la seconde partie qui commence sa vie d'adulte avec la pêche miraculeuse et la rencontre avec Jean le Baptiste. Tout le reste est passionnant avec tous les épisodes connus.
Il n'est pas facile de faire dans l'originalité avec une histoire aussi connue que la vie de Jésus, surtout après toutes les versions qui ont approché le sujet, aussi Zeffirelli a choisi de suivre la tradition judéo-chrétienne et de reconstituer avec une grande exactitude le milieu ambiant, avec des personnages vivants et vraisemblables. Sous un contrôle étroit des autorités religieuses, les scénaristes ont adapté les évangiles, en particulier l'Evangile selon Saint-Jean, en insistant sur le fait que Jésus était un juif. Les repérages ont permis de sélectionner des lieux adéquats (Maroc, Tunisie, Israël et Italie), et des milliers d'auditions ont été nécessaires pour trouver 4 jeunes garçons pour incarner Jésus à différents âges (du bébé à l'adolescent). Mais la tâche la plus difficile pour Zeffirelli fut de dénicher l'acteur idéal pour le rôle de Jésus ; il choisit Robert Powell pour l'intensité de son regard, et on peut saluer ce choix, car il colle parfaitement au rôle dans une silhouette troublante d'authenticité.
Pour appuyer ce choix, Powell étant encore peu connu, Zeffirelli fit appel à de grands seconds rôles internationaux et surtout à de très grandes stars, dont certaines n'ont parfois qu'une petite scène ou quelques dialogues, c'est le cas de Claudia Cardinale (la femme adultère), Ernest Borgnine (un centurion touché par la grâce), Stacy Keach (Barabbas), Michael York (Jean le Baptiste), ou Fernando Rey, Donald Pleasance et James Earl Jones (les rois mages)... D'autres comme Anthony Quinn (le grand prêtre Caïphe), Peter Ustinov (Hérode), James Mason (Joseph d'Arimathie) ou Rod Steiger (Pilate)... ont des rôles plus conséquents. Quoi qu'il en soit, il est certain que ces participations, même courtes, donnent un poids à l'ensemble, bien soutenu par la musique de Maurice Jarre.
On y voit les principaux épisodes qui jalonnent la vie de Jésus, de sa naissance à sa crucifixion, mais surtout, le tout est traité simplement, sans esbroufe, sans effets spéciaux racoleurs, et sans effets spectaculaires, même l'Annonciation et les miracles sont amenés de façon simple, Zeffirelli fait preuve de son esthétisme, le film est plastiquement beau, il raconte cette histoire universelle dans toute sa grandeur anecdotique, message de paix à l'appui. Un spectacle grandiose, qui écrase tout ce qui a été fait avant.
apparemment le film serait sorti en salles en 2 parties inégales totalisant presque 4h ; en mini-série, la diffusion fut découpée en 4 parties pour un total de presque 8h.
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