Carol, fille d'un milliardaire américain qui vit ses derniers jours, vient à Munich à la demande de son père dans le but de retrouver la trace de son frère dont la famille n'a plus de nouvelles.
Son enquête sur place l'entrainera dans le milieu branché de la mode Munichoise ainsi qu'à côtoyer Raoul Malsen, un jeune photographe très en vogue.
En voyant "Jet Generation - Wie Mädchen heute Männer lieben", on pense forcément au Blow Up d'Antonioni (1966) : Le milieu de la mode, un jeune photographe branché, une enquête,..etc..
Mais si "Blow Up" reste tout du long un thriller donnant une bonne part au suspense, Eckhart Schmidt fait un choix différent avec son film. Tombée sous le charme du photographe centre de toutes les attentions, Carol délaissera en partie son enquête. A partir de là, le film nous montre surtout les relations intéressées, superficielles ou froides entre les différents personnages (au premier plan duquel les rapports entre Carol et Raoul) et dresse un portrait de ce milieu privilégié et cynique.
Là est -à mon avis- ce qui risque de jouer fortement sur l'appréciation subjective que chacun se fera du film : Eckhart Schmidt nous montre ce microcosme sans toujours sembler vraiment prendre parti.
A côté des outrances et de la froideur de ce milieu, le jeune, riche et beau photographe en vogue est parfois suffisamment mis en valeur pour qu'on puisse avoir un doute sur l'intention du réalisateur. Ce doute est d'autant plus présent que Carol -personnage principal pour lequel on sympathise- continuera à être attirée par Raoul.
Un traitement donc, un peu "neutre"... certains considéreront ça comme une qualité, une prise de recul, d'autres comme une faiblesse, un manque d'engagement.
Pour ma part, cela ne m'a pas dérangé.
l'arrogance, l'absence quasi totale d'empathie de la star-photographe pour ses modèles comme pour... un peu tout le monde en fait..., la superficialité et le décalage de ce milieu hyper privilégié avec la réalité (Raoul qui dit être épuisé après deux séances photo avec des assistants qui portent et rembobinent ses appareils pour lui et lui mâchent le travail... pauvre bichon)... Tous ces aspects et bien d'autres ne n'ont pas laissé de grands doutes à l'esprit : J'y vois là une critique de ce milieu et de ces protagonistes, où quasi personne n'en réchappe, Carol comme les autres... oubliant un peu facilement la recherche de son frère et le compte à rebours mortel de son père, pour aller danser en boite de nuit avec son Raoul préféré.
Le recul qu'essaie de conserver Eckhart Schmidt est pour moi une qualité qui permet d'éviter trop de lourdeur dans un portrait qui pourrait facilement devenir trop "à charge".
Dernier point "annexe" pour en finir : Au même titre qu'un "Qui êtes-vous, Polly Maggoo ?" et d'autres films que j'oublie, "Jet Generation" est certainement un témoignage intéressant pour qui s'intéresse à la mode vestimentaire colorée, pat-d'ef et compagnie de cette époque.