Deux ans après le pas terrible Grêve Party, Fabien Onteniente revient avec une nouvelle comédie de mœurs s'intéressant désormais à un autre sujet de société : la jet set. Avec ses soirées démesurées, ses guest stars de luxe et ses courtisan(e)s privilégié(e)s, nous entrons dans un véritable monde d'hypocrisie bling-bling dont notre héros, un acteur au chômage, va en faire les frais. S'immisçant avec brio dans cet univers impitoyable, Mike (Samuel Le Bihan, consternant) va très vite jongler entre fêtes hallucinantes et retours à la réalité, créant forcément une série de quiproquos censément désopilants...
À la base, une excuse ringarde pour intégrer la jet set : un bar tenu par des potes sans le sou qui veulent faire venir les membres les plus fortunés de la société élitiste pour renflouer les caisses. Si ça c'est pas du scénario de nanar ! Par la suite, notre héros va se faire des amis hauts placés en présence du distingué Artus (Lambert Wilson, parfait pour le rôle), de la sexy Camilla (Ornella Muti ressuscitée) et du jeune Evrard (Guillaume Gallienne, une petite révélation déjà vu dans Monsieur Naphtali). Ajoutez-y le clou du spectacle, l'extravagant Mellor de Silva (José Garcia, dans son rôle le plus déjanté à ce jour) et vous obtenez la crème des têtes à claques richissimes vivant dans leur bulle pleine d'argent, de folies inutiles, riant à leurs propres blagues et utilisant des termes propres comme par exemple SDF (Sans Difficultés Financières).
Le film alterne donc maladroitement entre fantaisies excentriques à gros budget (vite lassantes), situations pseudo-comiques navrantes et fond dramatique bâclé sur le chômage. Composé de séquences parfois au-delà du ridicule – comme lorsque Mike se rend à l'ANPE les bras bardés de sacs Emperio Armani, de guest stars cheap et de pannes d'inspiration flagrantes, Jet Set ne se rattrape même pas au niveau de ses dialogues plats et sans finesse. Au final, partant d'une bonne initiative (se moquer gentiment du fameux monde de la jet set), le film sombre hélas sombre hélas trop rapidement dans la flemmardise bien française où l'on rit finalement peu pour mieux bailler.