J'ai eu l'occasion de découvrir ce film d'une manière assez peu classique.
Dans le cadre de mes activités "sous-jacentes", j'ai été amené à réaliser la traduction des dialogues du film afin de rendre ce dernier plus accessible à nos chers compatriotes.
Manquant de temps et souhaitant expérimenter une approche, me voilà lancé dans la traduction sans avoir vu le film en lui même, et en ayant presque aucune information sur son à propos.
La base : une traduction anglaise elle même transcrite de la version originale Japonaise, autant dire que des écarts ont certainement dû se creuser par ce fabuleux téléphone arabe (triste pour le respect de l'oeuvre il faut l'avouer).
Qu'il est agréable de découvrir un film part ses dialogues, l'absence de visuel force l'imagination, proche d'un livre, mais l'absence de descriptif que l'on retrouve dans un ouvrage nous pousse encore plus à nous questionner sur le contexte, les protagonistes, les lieux...
Bref, maintenant, le film.
Non familier du travail de Shûji Terayama c'est pour moi une certaine découverte, je ne suis pas non plus très instruit sur le cinéma japonais que je connais très peu, en tout cas beaucoup moins que le cinéma coréen par exemple.
J'ai aimé l'aspect assez expérimental du film, de part son parti pris esthétique (utilisation de filtres, superpositions d'images) ainsi que le festival de sens qui s'offre à nous : visuel et auditif.
Certaines scènes dégagent une puissance parfois difficile à soutenir aussi bien du regard que de l'oreille, mais ce côté cru, que l'on pourrait même qualifié parfois d'un esthétisme Punk assumé (renforcé par les divers morceaux du film) laisse clairement une marque chez le spectateur.
Cette ouverture, comme un coup de poing, qui apporte une certaine réaction : Défis ? Prise d'otage ?
Ce qui m'a le plus touché c'est cette façon de mettre en image les pensées des personnages dans le film non pas uniquement par le biais de "scènes oniriques", mais aussi caché (ou non) dans des plans du film en utilisant d'autres personnages ou des objets :
Scène de viol, le frère raccompagne la jeune fille en l'aidant à marcher, un personnage passe à coté d'eux en portant un énorme morceau de viande sur l'épaule.
Le gros ballon et la bouteille de champagne dans la chambre de l'entraîneur etc...
Et puis cette scène de fin magistrale, que je n'avais jamais vécu jusqu'ici (peut-être inspiré d'un autre métrage mais je n'en ai pas connaisance)
J'ai en tout cas hâte d'en découvrir un peu plus sur ce réalisateur ainsi que ses pairs afin de décrypter les origines de ses idées.