Après Vendredi 13, Les Griffes de la Nuit, Halloween, Saw et Massacre à la Tronçonneuse (oui, la liste est longue et ne va cesser de s’agrandir), je m’attaque une fois de plus à une autre franchise horrifique avec Jeu d’enfant (à ne pas confondre avec la romance entre Guillaume Canet et Marion Cotillard). Si le titre de ce film est tombé dans l’oubli, tout le monde se souvient de cette œuvre comme celle ayant donné naissance à une figure emblématique du cinéma d’horreur : la poupée tueuse Chucky. Un premier opus qui donna naissance à la fin des années 80 à une saga composée (actuellement) de six longs-métrages inégaux au possible. Mais avant d’en dire d’avantage et de les découvrir un par un, penchons-nous sur ce tout premier épisode, film d’horreur lambda mais non moins sympathique.
Par contre, si vous cherchez ne serait-ce qu’un soupçon d’originalité de la part de ce long-métrage, vous perdrez votre temps à vouloir le visionner. Je sais que je dis pratiquement ça de tous les films d’horreur que je vois, mais là, ça n’a jamais été aussi vrai ! Et pour cause, Jeu d’enfant surfe sans pudeur sur la vague de succès des slashers de l’époque, ne reprenant que les grandes bases du genre en y proposant juste une poupée tueuse comme antagoniste. Mis à part cela, on y retrouve les mêmes clichés, les mêmes situations et surtout les mêmes défauts. À savoir un suspense tout bonnement inutile (la mise en scène cachant l’identité du tueur alors qu’on devine dès le début qui il est et sa nouvelle forme), des personnages un peu trop idiots pour se montrer attachants et captiver l’attention du spectateur, et des situations qui font plus sourire qu’autre chose (pour se sentir angoissé, on repassera !). Mais quelque part, Jeu d’enfant n’a jamais prétendu autre chose qu’être un film d’horreur à voir au premier degré (on parle tout de même de vaudou). Et étant conscient de cela, le long-métrage se laisse suivre et se montre même assez sympathique dans l’ensemble.
Cela, Jeu d’enfant le doit surtout à sa tête d’affiche qu’est la poupée Chucky. Malgré son petit acabit comparé à de célèbres psychopathes tels que Freddy Krueger ou encore Jason Voorhees, ce tueur fait de tissu et de plastique se révèle être l’atout majeur de ce film. On pourrait même dire qu’il est la raison principale pour laquelle vous devez voir ce film ! Pourquoi ? Déjà son look à contre-emploi qui pourra séduire et apporter un semblant de fraîcheur à l’ensemble. D’autant plus qu’il y a à un certain plaisir coupable à voir un bambin inerte sortir une voix grave et vociférer des insultes tout en brandissant un couteau. Ensuite les effets spéciaux lui ayant donné vie qui, même s’ils ont pris un petit coup de vieux, tiennent encore la route (mais pour l’époque, c’était assez impressionnant). Et enfin son interprète vocal, l’immense Brad Dourif, qui parvient à rendre Chucky tout aussi inquiétant que méchamment charismatique. On peut alors comprendre ce qui a permis à ce personnage de devenir très vite une célébrité du cinéma d’horreur et que Jeu d’enfant ait également connu des suites à la pelle.
Après, il n’y a plus grand-chose à dire dessus. Si ce n’est que malgré ses défauts inhérents au genre, Jeu d’enfant s’en sort aussi grâce à des comédiens plutôt convaincants (ce qui est très rare dans ce style de divertissement), un côté « enquête policière » qui parvient à tenir en haleine à défaut d’avoir un suspense marquant et un dénouement assez prenant même s’il tire un peu trop sur la corde. Vous l’aurez compris, à être un film d’horreur au premier degré, Jeu d’enfant n’est pas à prendre au sérieux, loin de là ! Il doit être perçu comme tel, à savoir un divertissement fait pour le plaisir et avec trois bouts de ficelle pour y parvenir. Un amusement récréatif, ni plus ni moins !
Malheureusement, si vous connaissez les franchises horrifiques, vous savez d’emblée que cette impression va s’atténuer de film en film, dénaturant au possible le concept de base et puant l’ambition commerciale à plein nez. C’est ce que nous confirmerons avec les diverses suites de ce Jeu d’enfant, en dépit de la côte de Chucky auprès du public.