Je viens de me rendre compte que ce film suscite une polémique à deux balles. il paraîtrait en fait qu'Ozon est un gros porc libidineux qui adore filmer ses fantasmes de jeunes nichons fermes (oser sortir ça me semble assez maladroit quand on connait le monsieur, mais bon ^^) , et que son film serait une apologie de la prostitution des mineures (ah bon !?). Il serait en outre un salaud anti féministe parce qu'il a osé dire que les relations tarifées faisaient partie de la sexualité féminine (oui parce que une fois qu'il a dit ça, bien sur, on le traduit par "toutes les femmes veulent faire la pute").

En tout cas c'est un putain de beau film, sur un putain de beau personnage, qui restera pour beaucoup mystérieux, mais qui m'a fasciné. Ozon déjoue tous les pièges et les clichés (la suranalyse de la psychologie, les clichés sur le père absent, etc) Visiblement, le public comme les personnages du film tentent de plaquer des jugements sur l'héroïne, ce qui restera vain, puisqu'on n'a pas un film qui a un discours sur la prostitution, un jugement moral, ni rien de tout ca. La misogynie, c'est du côté des gens qui hurlent qu'il faut la trouver. la généralisation , ce n'est pas Ozon qui la fait. Isabelle est une belle individualité, un personnage et pas un concept.

Non, Isabelle restera opaque, mais on percevra sa mélancolie, sa résignation, son inadaptabilité. Et la jeune Marine Vacht est formidable dans le rôle. Jeune et jolie, oui, mais tellement plus, je lui souhaite une grande carrière, elle a tout pour.

Les scènes de sexe ne sont en tout cas pas du tout voyeuristes, et n'exploitent pas le corps de la femme. c'est assez clinique et absolument pas érotique à mon sens, et franchement émouvant par moment. Il y a aussi plein de choses très intéressantes, la relation entre isabelle et son jeune frère m'a beaucoup plu et beaucoup touché. J'ai moins été intéressé par les histoires des parents, mais rien de génant.

Et il y a cet énigmatique troisième acte, avec Charlotte Rampling, qui a une présence inouïe et qui bouffe la scène complètement. Bouleversant, et inattendu.
Benjicoq
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le 21 août 2013

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Benjicoq

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