Vive la différence tabarnak !
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Anne Emond a réussi a créé un univers acidulé, un film feel good qui nous fait rire de bout en bout sans cacher pour autant son militantisme. A travers le genre du teen movie, toujours jouissif à souhait, elle nous rappelle nos tribulations de l'adolescence à travers des sujets durs, intemporels et si communs à cet âge : les familles légèrement, voire très dysfonctionnelles et pourtant aimante, le premier crush si intense et si décevant, ou encore tout le cortège d'humiliations, de hontes et d'intolérances qui se développe à l'école. Emond propose un regard toujours très juste et pétillant sur une myriades de sujets, allant des mensonges, à l'autisme, en passant par le surpoids et les rapports entre frère et soeur.
Là où le film de Sciamma, Portrait de la jeune fille en feu, explose le concept de l'artiste et de sa muse, faisant de l'artiste une femme plutôt qu'un homme et de la muse une personne plutôt qu'un objet, le film d'Emond aborde également ce thème par un retournement des codes des plus savoureux !
Moi qui ai craché sur le film Breakfast Club, pour sa façon de soupeser les problèmes des uns et des autres, en amenant évidemment les problématiques féminines à être complètement sous-estimées au profit des problématiques de ceux qui les dominent, Jeune Juliette permet une mise à jour plus que nécessaire de ce genre, montrant que quel que soit son écart à la norme, on a accès à l'amour, à l'amitié, au respect et surtout à la fierté.
Le film s'adresse en premier lieu à nos vieux os, faisant marcher la fibre nostalgique, mais il est tout à fait adapté à un jeune public et sera salvateur pour les jeunes qui entrent ou sont dans cette période de leur vie. Des séances scolaires ont d'ailleurs déjà été organisé au Québec, permettant d'enclencher de beaux débats entre jeunes sur le harcèlement et la normativité en milieu scolaire.
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Créée
le 12 nov. 2019
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