Mes meilleurs copains

Tout commence comme un film de potes classique à la française, c'est-à-dire des amis autour d'une table avec de l'alcool et des clopes mais il y a cette fois quelque-chose en plus, une certaine authenticité. C'est en effet cette authenticité qui fait tout le charme du premier long-métrage de Léo Fontaine, c'est-à-dire qu'on est plus proche d'un "Mes meilleurs copains" dont le charme résidait également dans sa justesse et sa sincérité que dans un "Petits Mouchoirs" ou un "Barbecue" qui sont de bons films par ailleurs mais quelques fois aux situations et aux dialogues surécrits.

Ici, la jeunesse du titre se ressent réellement, elle est palpable, on perçoit en cette amitié perdue que le groupe essaye de renouer pour une dernière réunion. Car oui, c'est probablement la dernière réunion d'un groupe qui ne s'est pas vu depuis quelques années et dont la maison dans laquelle ils se retrouvaient va être prochainement vendue, parabole de souvenirs qui se fanent en même temps que des non-dits qui resurgissent.

En effet, si tout se passe bien dans les premières vingt-minutes avec des discussions bateau du type "qu'est-ce que t'es devenu, où t'habites" qui feraient même presque penser à un épisode de "Strip-Tease" tellement le tout est, encore une fois, authentique, la journée va vite tourner à l'orage avec des vérités qui resurgissent mais surtout qui blessent, des rancœurs qui sont toujours présentes et des blessures qui n'ont jamais été fermées ; comme si cette journée n'était que l'explosion d'une bombe à retardement.

Le film prend donc une tournure intéressante en développant chacun de ses personnages surtout que les acteurs qui les interprètent sont excellents. Et puis d'un coup, écran noir et générique. Le film est très court, trop court, ce qui est bien dommage car on est presque l'impression qu'il se termine au milieu de son intrigue, ce qui donne un sentiment de frustration assez amère.

Concernant la mise en scène, le film n'est pas sans être empreint d'une certaine poésie, notamment dans ses magnifiques séquences de ralentis et même dans la manière de filmer les rapports entre les personnages : plans qui s'enchainent et mise en scène un peu floue lorsque les personnages se retrouvent, proches et en pleine effervescence, puis se posant avec des plans fixes ou plus larges au fur et à mesure que le groupe éclate.

"Jeunesse, mon amour" est donc beaucoup trop court mais reste d'une fraicheur et d'une authenticité rare.