Paulette, Michel, et les autres...
Réalisé en 1952, le septième film de René Clément est un petit joyau.
Derrière un scénario qui peut paraître d'une simplicité enfantine, le film aborde une multitude de thèmes, tous traités avec le même soin.
L'enfance face à la guerre, la mort ou la religion, la ruralité, la désertion, l'abandon, l'amitié, la famille, autant de sujets abordées avec un savant mélange de délicatesse, d'humour et de gravité. Les tabous ne semblent pas effrayés le réalisateur français qui de par ce fait, donne à son oeuvre une jolie teinte de modernité.
Brigitte Fossey dans le rôle de Paulette est bouleversante, bien aidé par le non moins talentueux Georges Poujouly qui excelle dans le rôle de grand frère protecteur. La direction d'acteur menée par Clément a crée des miracles sur pellicule et les deux bambins nous offrent à plusieurs reprises de magnifiques moments d'émotions. Rarement un "couple" d'enfants aura autant apporté à une oeuvre cinématographique.
Le reste du casting n'est pas en reste, mention spéciale à Amédée dont la performance tout en nuance déclenche le rire aussi facilement qu'elle provoque l'émotion.
Le scénario, appuyé par quelques dialogues qui font mouche, est joliment illustré par un noir et blanc maîtrisé qui se permet quelques effets de styles plutôt bienvenus le tout accompagné par une mélodie rappelant tendrement celle d'une boîte à musique.
"Jeux interdits" est un grand film français, un grand film sur l'enfance, un grand film tout court.