Une bonne surprise que ce Jewel Robbery !
J'y suis allé sans vraiment savoir à quoi m'attendre et je me suis retrouvé devant une comédie romantique et policière tout à fait sympathique. A noter que l'enquête n'est en fait qu'accessoire ici, le film se concentrant largement sur la romance - ou plutôt le jeu du chat et de la souris - entre ses deux têtes d'affiche, William Powell et Kay Francis, dans les rôles du cambrioleur charmeur et de la bourgeoise en chaleur. Deux acteurs tout à fait charismatiques et à l'alchimie ici indéniable (dans ce qui est déjà leur cinquième collaboration à l'écran !).
Leurs dialogues, d'un érotisme subtil, sont évidemment les meilleurs passages du film, dont le ton coquin et malicieux est tout à fait délicieux. D'autant plus qu'il s'offre le luxe de rester joyeusement immoral jusque dans sa conclusion (alors que j'aurais parié sur le contraire - ce qui ne m'aurait du reste pas empêché d'en être le premier déçu), ce qui fait assez plaisir, je dois bien le dire.
Et puis ça a le bon goût d'être très court (à peine plus d'une heure), ce qui fait plaisir. Pas le temps de niaiser, le film va droit au fait, s'ouvre sur un premier vol de bijoux puis enchaîne presque immédiatement avec un second vol de bijoux (celui du du titre, dont nous suivrons les protagonistes) puis s'arrête une heure plus tard pile au bon moment, sans s'être encombré entre-temps d'intrigues secondaires inutiles ou de je ne sais quoi. Il n'y a pas de gras, c'est super.
Si je devais chipoter, j'émettrais quand même une réserve sur le gag du joint, qui, sans me choquer outre mesure sur le papier, est concrètement ici prétexte à deux scènes assez dispensables, à cause du surjeu assez ridicule (et surtout du rire forcé plus irritant qu'autre chose) des différents acteurs impliqués. Rien de grave, mais ça ne m'aurait pas manqué.
Sinon, c'est du tout bon. Et en plus, on y écoute Le Beau Danube bleu de Strauss.