Judaïsme, trafic de drogue, Jesse Eisenberg, soit trois raisons de s'intéresser à cette histoire basée sur un fait divers insolite. Malheureusement tout ce qui est bon sur le papier ne l'est pas forcément une fois transposé à l'écran.
Sam (Jesse Eisenberg), est un juif orthodoxe, encore étudiant, et n'arrive pas à trouver de promise, du fait de la condition moyenne de sa famille. Influencé par un autre juif, Yosef (Justin Bartha), qui se servira de lui comme passeur de drogue, les orthodoxes étant des exemples de droiture, et donc rarement fouillés, il finira par devenir lui aussi trafiquant, recrutant à son tour d'autres juifs.
Le problème avec les histoires vraies, c'est que l'on sait déjà comment ça va se terminer, or ici, même sans la connaître, on arrive à deviner toutes les embrouilles qui vont arriver à ce jeune homme qui passera d'ange à démon. Du coup on s'ennuie, et ce n'est pas la réalisation, particulièrement plate, qui sauvera l'affaire. Jesse Eisenberg essaie de croire en son rôle, mais il faut bien avouer qu'avec son teint rose et ses cheveux châtains il n'a absolument pas une tronche de juif orthodoxe, ceci étant encore plus renforcé par le fait que tous les autres acteurs ont en revanche des têtes qui collent à leur rôle. Il est fort probable qu'Eisenberg ait été casté par rapport à son nom et à son succès récent dans The Social Network, mais le style étudiant au MIT lui allait bien mieux que celui-ci.
Côté technique on est également loin d'être subjugués, tout étant correct, mais sans jamais vraiment se distinguer.
Bref, Jewish Connection est le parfait exemple de fait divers dont on est persuadé qu'il mérite d'être mis sur pellicule mais qui faute de matière brode misérablement pour tenter d'atteindre le titre de long-métrage. Reste malgré tout une première partie intéressante, pour peu que l'on ait envie d'en découvrir un peu plus sur le judaïsme orthodoxe, milieu particulièrement fermé, et dont les codes risquent d'en dérouter plus d'un durant les premières minutes.
Pour conclure, si vous pensiez avoir affaire à un bon thriller, sachez que si le synopsis s'avère intéressant, l'exploitation en est décevante, et qu'il vaut mieux être en pleine forme pour le regarder, car dans le cas contraire vous risqueriez de piquer du nez. Néanmoins si vous êtes un inconditionnel d'Eisenberg, comme je le suis, vous pourrez toujours tenter d'y jeter un oeil, mais si vous êtes déçu, repassez vous Adventureland...
Mention spéciale pour le vague rappel du proverbe « l'habit ne fait pas le moine », prouvant que quelque soit la religion ou la couleur une personne est potentiellement un criminel — vachement positif.