Jibril
Jibril

Film de Henrika Kull (2018)

Une oeuvre tendre, sensuelle et universelle par une (très) jeune cinéaste

La réalisatrice est de 1984, et c'est digne d'une réalisatrice avec une plus longue carrière. Elle vient nous raconter l'histoire de Maryam - maman divorcée de 3 petites filles - et de Gabriel/Jibril, plongeant dans une aventure amoureuse qui s'annonce compliquée : le jeune homme est en effet en prison.


Si le scénario n'est pas très long, la complexité des relations humaines suffit à donner une consistance bien solide à ce métrage, surtout quand il s'agit d'amour.


Retranscrire l'amour au cinéma est passé par des moments plus ou moins glorieux et Jibril fait partie de ceux qui parviennent à saisir la tendresse, la complicité, l'échange mais aussi l'incompréhension, le doute et la tension qui existe pêl-mêle entre deux individus sujet aux affres du sentiment amoureux. Point de clichés ici, la narration ne s'enferme pas dans un dualisme manichéen homme/femme où l'un ou l'autre aurait le bon ou le mauvais rôle. Cela est d'autant plus vrai que le milieu carcéral dans lequel s'inscrit le film est un bon élément pour que le tout soit original.


En effet de manière générale, la prison et les prisonniers ne que trop peu représentés sous leurs aspects humains, oubliant que derrière les barreaux se sont aussi des êtres doués de sensibilités et de désir. Le travail approfondi de Henrika Kull rend ici tout à fait honneur à ce monde hors du monde, nous laissant nous immiscer dans la vie quotidienne où les visites ponctuent les séances de sport et autres contrôles des cellules.


La focale est clairement mise sur les deux protagonistes ce qui permet de ne pas souffrir d'une dispersion quelconque. Les personnages sont bien traités et on peut facilement se retrouver dans l'un ou dans l'autre tant la justesse du jeu est finement mené et les sentiments capturés par un mouvement de caméra précis qui rend intacte les différentes humeurs exprimées de part et d'autres par ces êtres avant tout humains.


Un 10/10 amplement mérité.


PS : Profitant de l'accès privilégié que m'octroie mon statut de stagiaire au sein du Festival international de cinéma de Valencia - Cinema Jove, j'ai pu avoir accès à ce film assez rapidement.


(du 22 au 29 Juin 2018 à Valence, Espagne : le festival vient récompenser les cinéastes de moins de 40ans)

Pholz
10
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le 14 juin 2018

Critique lue 150 fois

Pholz

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