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J'ai moins accroché à cette bizarrerie sino-tibétaine de Pema Tseden cette fois-ci, même si je me souviens très clairement que l'appréciation n'avait pas été immédiate pour "Tharlo, le berger tibétain". Deux ans plus tard, il proposait un nouveau regard sur ses contrées sous la forme d'un film hybride entre le road trip et le western, le long d'un scénario extrêmement simple, et orné de réflexions spirituelles citées explicitement. Vengeance et salut de l'âme au programme.


Même si "Jinpa, un conte tibétain" conserve un côté insaisissable, je trouve qu'il alterne entre moments parfaitement explicites et moments ouvertement surréalistes. Je dois confesser être passé presque entièrement à côté des enseignements ésotériques qui me semblent émerger du visionnage, à l'image du proverbe tibétain servant d'accompagnement à l'intrigue : "Si je te raconte mon rêve, tu pourras l’oublier. Si j’agis selon mon rêve, sans doute t’en souviendras-tu. Mais si je te fais participer, mon rêve devient aussi ton rêve." Étant donné qu'on parle beaucoup de métempsychose dans le film, il est assez naturel de se sentir paumé dans cet environnement intellectuel.


Après, on peut malgré tout apprécier le voyage. Les routes parcourues sur ces plaines tibétaines, ce protagoniste atypique camionneur aux lunettes de soleil, les différents lieux où il s'arrête : ce décorum est suffisamment intrigant pour justifier un intérêt minimal, en dépit d'une photographie très prononcée qui s'avère un peu trop affirmée à mon goût sur la durée. Bien sûr le fait que les deux personnages, le camionneur et la personne prise en stop, partagent le même prénom n'est pas anodin, et il y a un lourd dossier sur le croisement de destin. Vengeance, rédemption, étrangeté un peu ostentatoire, produit par Wong Kar-wai... Pas évident de se positionner sur la frise de l'originalité, entre cinéma mondialisé et particularités locales. Après, on retiendra cette version tibétaine de "O Sole Mio", assurément.

Morrinson
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le 28 oct. 2024

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Morrinson

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