Le vieil homme et la neige
Ça commence assez mal, avec les bruits de respiration saccadée, et quand on est lassé dès les premières minutes par un film de Godard, c'est que le reste risque de s'avérer difficile. Heureusement, dans le cas présent, l'effet est inverse, le film devient assez magnifique dès que Godard récite la première écriture de "Je vous salue, Sarajevo", la poésie du cinéaste ayant un effet d'apaisement vraiment efficace sur moi... Le réalisateur traite donc avec abstraction ses pensées soudaines, sa semi-crainte de la mort, ses films... Cependant, il ne tombe jamais dans le narcissisme ou l'égocentrisme, au contraire l'oeuvre est assez modeste même, et Godard arrive même à se rendre très sympathique devant la caméra (comme dans Soigne ta Droite). A noter une scène délirante mais très intéressante sur l'origine de l'étoile de David... Même dans son aspect le plus modeste, le cinéaste conserve tout de même ses délires les plus singuliers qui font la richesse et la singularité de son art. Godard, une légende, dont tout le monde parle, crache, mais dont peu de gens peuvent se vanter de réellement connaitre son oeuvre. Et cet autoportrait (et non pas une autobiographie) me parait essentiel pour bien cerner le personnage culte de cet illustre bien faiseur pour le cinéma français, pour le Cinéma.