Ayant découvert l’œuvre de Herbert et ses adaptations cinématographiques il y a quelques temps, je n'avais jamais pris le temps de me pencher sur ce projet de film inachevé. J'ai donc profité de la hype Dune (merci Villeneuve) qui incite Arte à diffuser sur Youtube ce documentaire.
J'avais peur de tomber sur un condensé d'anecdotes inintéressantes et soporifiques mais Frank Pavich a tout misé sur le charisme de Jodo et sur sa capacité à raconter n'importe quelle histoire de manière passionnée, et ça a marché sur moi. Même si j'avoue être assez effrayé par le potentiel de Gourou de secte qui sommeil en Jodorowsky, je suis aussi tombé sous son charme et comprend tout à fait que ses guerriers l'ai suivi au bout du monde pour ce projet.
Les deux ans de recherches acharnées sont ici présentées dans les plus petits détails, et nous permet de mieux comprendre l’ambition du projet et le travail titanesque qu'il représente. Là où Pavich va plus loin c'est qu'il ne se contente pas de nous raconter le développement de ce film mais laisse les protagonistes nous convaincre que celui-ci aurait été prophétique et aurait profondément changé le cinéma et notre rapport à l'art en général.
Comme l'aurait fait son réalisateur, l'avortement du projet est ici traité au travers de sa dimension humaine. On s'attarde à comprendre quels impacts cette désillusion a eu sur O'Bannon, Gigger, Moebius, etc, et comment celle-ci a bouleversé leurs vies et en a fait de véritables guerriers.
Si, selon Jodorowsky, l'esprit humain est autant en expansion que l'univers, alors son oeuvre l'est tout autant car son existence partielle a inspiré et modelé la SF d'aujourd'hui, et est devenue mythique parce qu'elle n'a jamais été finalisée. On peut d'ailleurs se surprendre à penser qu'il veut mieux un film magistral sur le papier plutôt qu'un film catastrophique sur un écran.
Au même titre que le Bene Gesseri l'a fait sur Arrakis , Jodorowsky a écrit et diffusé lui même la prophétie de son DUNE et c'est ce qui rend ce film si universel et tentaculaire.