Quel est le but de la vie ?
C’est par cette question que débute l’intriguant « Jodorowsky’s Dune ». Le délirant Jodorowsky va alors nous donner son avis sur la question. Faire des films lui permet de vivre : pour lui, sa vie, c’est le cinéma. Et le cinéma est un art.
Ce documentaire de Frank Pavich est incroyable. Très documenté, mais surtout narré de manière on ne peut plus franche et directe par un Alejandro Jodorowsky passionné et passionnant.
Dans un premier temps, le documentaire va nous montrer le point de vue de Jodorowsky sur le cinéma, par sa filmographie. Nous comprenons alors que cet artiste a une vision bien à lui du 7e art. Il n’est pas question de l’industrie, il est juste question de liberté : le cinéaste doit faire ce qu’il veut, ou ne rien faire.
C’est ainsi qu’après les succès du phénomène « El topo » et de l’énorme « La montagne sacrée », Jodorowsky bénéficie d’une certaine renommée, d’une liberté de création, mais également d’une chose indispensable : l’argent. Alors évidemment, ce n’est pas l’argent qui l’attire, il va même qualifier ces minables bouts de papiers de « devil in your pocket », mais c’est bien avec ce démon que le projet Dune va véritablement commencer à voir le jour.
Et c’est alors que nous sont expliquées les étapes de la création du film.
La création du plus grand film de tous les temps.
Le plus grand film, de tous les temps.
Jodorowsky voulait mettre en image ce qu’il avait en tête, et pour cela, il a voulu former la meilleure équipe possible.
« D’une » part, pour le coté technique et visuel, il a réuni des artistes tels que Chris Foss ou Dan O’Bannon ; et d’autre part, il a convaincu de nombreux acteurs pour un casting tout simplement exceptionnel. Imaginez voir dans le même générique les noms suivants défiler : « David Carradine, Mick Jagger, Orson Welles, Salvador Dali… » Rajoutez à cela Pink Floyd et vous avez déjà une envie insoutenable de voir le film.
Sauf que vous ne le ferez jamais. Jamais. Car le projet dune n’a pas abouti.
Il a pourtant bien avancé, et il était très apprécié par différents producteurs. Mais une chose ne permettait pas d’aller plus loin. Une chose peu banale. Jodorowsky, lui-même. Le génie n’était pas compris, et le film est tombé à l’eau. Son rêve était trop grand, trop pour pouvoir entrer dans l’esprit de chacun.
Mais heureusement, « Jodorowsky’s Dune » est là pour lui rendre un grand hommage.
Et en animant parfois certaines images, certains dessins apparus lorsque le projet était en cours, il nous est permis de voir le film, vivant, pendant quelques instants.