"C'est baroque", c'est commun et creux à en mourir aussi

Star des 90s, Nicolas Cage est devenu abonné aux mockbusters et blockbusters ringards, généralement en action hero (Ghosts Rider étant le "gros" film le plus délicat à assumer). Il inspire des attitudes disproportionnées en étant couvert de quolibets depuis une décennie, avec son visage détourné pour des meme folkloriques ou assassins.



Déchaînement d’une intensité rare sur un acteur qui, de surcroît, ne s’est pas dégradé personnellement, mais s’est au pire compromis puis enfermé dans de mauvais films (certes, mais d’ampleur tout de même). Joe est tenu pour son retour à un cinéma plus respectable, qualitatif, bien qu’il y ait eu Lord of War et Bad Lieutenant entre-temps. Il y joue un alcoolique en rédemption copain des serpents et sa prestation est louée. En vérité il est bon, comme il l’est à peu près toujours.



D’ailleurs deux autres acteurs attirent davantage l’attention : le jeune Tye Sheridan, révélé dans Tree of Life et Mud ; et Gary Poulter (SDF promu star pour l’occasion), jouant le vieillard pervers. Les autres richesses du film sont la photo et les lieux de l’action. Mais qu’en est-il pour le reste : voilà juste le drame à prétentions sociales habituel. Des pauvres, dans l’Amérique profonde, avec un héros abîmé par la vie et rentré dans le rang. Il y aura de la baston et du désespoir, avec des outrances subites.



Entre ces petites fulgurances convenues, le désert, les portraits poussifs, avec un réalisateur restant au-dehors de ses personnages, ainsi que quelques manies privées pas très nettes. Les Brasiers de la Colère est déjà passé par là cette année et balaie Joe. Mais pas de soucis : Joe est pataud tout seul, il n’a pas besoin d’être comparé pour laisser sur sa faim. C’est lourd et joli, avis aux collectionneurs.
Zogarok
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le 8 mai 2014

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