Si mes souvenirs sont exacts, j’ai vu ce film 4 ans après sa sortie. Vu que je suis un peu coconne, je confondais avec Roméo doit mourir, et comme j’étais en croisade contre les films d’action (je sors doucement de cette guerre), je ne voulais pas en entendre parler. Alors quand mon ex m’a présenté le bousin en utilisant le mot clé teen movie, j’ai sauté dessus comme la misère sur le bon Dieu. Oui, vous vous dites « La meuf, elle préfère les teen movies débiles à de l’action ? Abrutie non ? » Coupable !
Et en parlant de coupable, John Tucker doit mourir (que j’abrégerai à partir de maintenant en JTDM) est un plaisir coupable à l’état pur. En clair, ce film est vraiment nul, inintéressant, dispensable, risible… pour le commun des mortels. Moi, j’adore revoir ce film de temps en temps, histoire de débrancher mon cerveau et de mater ma dose de girly/lobotomie mensuelle. Mais avant de passer aux explications poussées, laissez-moi vous conter le pitch de cette pépite…
Les trois reines des abeilles d’un lycée se rendent compte que John Tucker sort avec chacune d’entre elles. Leur plan va alors être de faire tomber John, et après de nombreuses tentatives infructueuses pour le mettre à terre, elles décident de lui briser le cœur avec l’aide de la petite nouvelle, Kate, qui va accepter de se retrouver au beau milieu de ce complot pour se faire des amies.
Vous l’aurez compris, il n’y a rien de novateur, d’original, d’incroyable ni même de réellement intéressant dans ce film. On pourrait même dire que tout est à jeter. Pourtant, de mon point de vue, cette œuvre sans grande ambition atteint son but : me divertir.
Bien entendu, je ne suis pas aveugle, ni sourde (putain je l’ai vu en VQ !), ni complètement atteinte. Je suis consciente des énormes défauts, ou du moins, du peu de qualités détenues par JTDM. On vient pour nous raconter une histoire bien conne afin d’amasser de la populace jeune, elle-même dépeinte dans le film, et on le fait : aucune fioriture, aucun procédé énorme pour plaire. Les personnages sont tous des clichés connus et que l’on retrouve facilement dans les autres œuvres du genre : la geek intelligente, la chef des pompom girls, la vegan coconne mais carrément active sexuellement, le beau gosse capitaine de l’équipe de basket, le frère qui fait pâle figure et enfin, la petite nouvelle, timide, naïve mais pas trop conne qui tient juste à se faire une place dans ce bas monde. Et comme on n’a plus de chances de ressembler à cette dernière, elle nous paraît sympathique et on l’apprécie. Le pire, c’est qu’on ne déteste pas les trois reines des abeilles. D’une part parce que si elle se serve de Kate (la nouvelle) pour atteindre leur but, elles ne le font jamais pour l’envoyer au casse-pipe : elle reste toujours leur alliée. Puis, on peut comprendre le pourquoi du comment de leurs agissements. A côté de ça, Lolita malgré moi (Mean Girls), que je porte très haut dans mon cœur, parvient à nous faire détester cette reine (l’excellente Rachel McAdams) qui elle, utilise le petit monde qui l’entoure pour parvenir à ses fins, elle est crainte et a du pouvoir… Non ici, les trois cocues, Heather, Beth et Carrie sont vraiment sympathiques. Même le beau gosse qui prend les filles pour des connes n’est pas détestable, et il a de quoi l’être en plus. En fait, là où je veux en venir, c’est que ce teen movie dépeint un plan machiavélique, mais le tout est amené de manière si innocente et gaie que ça passe crème. Evidemment, on n’échappe pas à la morale de ce genre de films, qui ici serait une sorte de « Reste toi-même », mais elle est vite éludée, du moins, on ne la sent pas très présente, puisque comme je vous l’ai dit, le film reste gentillet.
A côté de ça, les défauts s’enchaînent mais je fais abstraction sans problème de ceux-là. Je le redis : ce film est un divertissement, c’est volontairement insipide, destiné à un public jeune, n’a pas la prétention de nous amener à une réflexion poussée sur la vie adolescente ni sur la condition humaine. Ça ne vole jamais bien haut, je dirai même que ça ne décolle jamais réellement, c’est très peu réaliste… Mais ça a le don de me redonner du pep’s et de me faire sourire lorsque le temps dehors est maussade (je suis la fille de Baudelaire). Parce que oui, c’est drôle, con, mais drôle. Puis le tout est accompagné d’une musique pop qui ne nous pète pas trop les oreilles, ce qui reste appréciable (mais j’ai une certaine résistance et dévotion pour les chansons pop merdiques, alors ceci explique peut-être cela…).
Les personnages sont donc sympathiques, pas trop insupportables, même si Ashanti joue comme un pied. Sophia Bush est bonne dans ce rôle d’écervelée vegan qu’a du mal à biter quelque chose (elle a même reçu un award pour ce rôle lors des Teen Choice Awards), Brittany Snow, que je trouve toujours cool est parfois un peu chiante dans son rôle d’innocente, mais est bien dans ses pompes. On y trouve aussi Jesse Metcalfe et Penn Badgley qui m’ont fait vibrer telle une petite fille en émoi (et en chaleur, faut l’dire).
Certaines scènes valent le coup d’œil : je me souviens de m’être marrée comme une conne la première fois que j’ai vu la scène où tout le monde se prend des balles dans la gueule, lorsque les trois reines découvrent le pot aux roses. La fin, qui est assez surprenante pour un film de ce genre, est à voir aussi. D’autres situations mignonnettes et drôles sont à noter.
J’ai un peu de mal à en dire davantage sur ce film, puisque l’essentiel est déjà évoqué et qu’une description poussée est presque impossible, vu que l’œuvre n’a pas vocation à rentrer dans les annales. Je le redis : JTDM amène au divertissement et remplit son contrat ! Je ne lui en demande pas plus, puis de toute façon, il ne peut pas vraiment m’en apporter davantage…
En résumé, je vous le conseille, à moins que vous ne soyez complètement hermétiques à ce genre de films et que vous attendez plus qu’un divertissement concon et destiné à vous ramener à vos 16 ans. Vraiment, si tel est le cas, évitez-le de toute urgence.