J’avoue avoir raté John Wick à sa sortie alors que j’aime plutôt Keanu et ce type de film mais il est passé sous mon radar.
Alors je rattrape mon retard et je suis plutôt satisfaite.
C’est un bon petit revenge movie avec du bon gunfight et et du bon lattage de tronche.
Un petit mafieux russe oublie l’une des règles fondamentales de la survie en milieu cinématographique : touche pas au chien !
Pour voler la mustang 69 d’un gars qui faisait son plein, il l’attaque en pleine nuit et tue son chien mais pas lui (suivez tout de même la logique implacable du gars).
Et bien, sûr, il s’est attaqué à un mec qu’il aurait pas dû, pas dû du tout, du tout.
Cet homme qui vit seul avec son chiot (parce qu’en plus c’est un bébé!!!), c’est John Wick, légendaire tueur à gage retiré des bagnoles à l’occasion de son mariage.
Mais, sa femme vient de mourir et lui a donné le dit petit wouaw-wouaw!
Il est pas content et il va tous les buter en rythme et sans le sourire parce que c’est Keanu.
J’aime bien, c’est simple, c’est direct, ça fait pas un pli.
Cela peut sembler maigre comme point de départ mais le film construit bien son ambiance avec le chagrin et le silence de John, les quelques scènes avec le chien et pour finir l’intrusion de la violence. C’est peut-être un peu lent, mais c’est fait exprès.
Et chose intéressante, le héros est présenté comme la menace. La façon dont il est décrit, présenté par les mafieux, leur réaction à la mention de son nom, tout indique un être hors norme. Le mec, c’est Thanos!
Et en effet, il est particulièrement doué pour faire ce qu’il fait.
Et Keanu assure comme une bête.
Il n’est jamais aussi bon que quand il se tait (c’est affreux ce que je viens de dire).
La mise en scène est fluide et utilise beaucoup le plan séquence, ce qui, pour les scènes de combat rend la chose plus existante (ou l‘ullision du plan séquence, il y a quelques raccords bien cachés).
C’est toujours une joie de voir Willem Dafoe et Ian McShane dont le charisme et le talent ne sont plus à prouver. En quelques mots, en quelques plans, ils s’imposent.
Le monde créé est aussi très bien géré et amené : ce monde de violence feutrée aux codes très rigides est intéressant si ce n’est crédible et change de la crasse habituelle qui accompagne ce type d’histoire. Tout le monde se lave, a un bon tailleur et une bonne éducation sauf le petit merdeux qui déclenche tout justement parce qu’il casse les codes.
Mon MVP est le concierge de l’hôtel Continental, Charon (le nom est savoureux) : imperturbable, discret et courtois. Lance Reddick semble s’éclater comme une bête.
Keanu Reeves, un peu has been en ce début d’années 2010, fait un retour fracassant sur le devant de la scène. Son personnage a une personnalité, un sens, un but et il est taillé sur mesure, comme son costume, pour lui. Son inexpressivité naturelle (sauf quand il joue dans Bill and Ted allez savoir pourquoi) convient parfaitement et je dirai même qu’il est expressif parce qu’il est monolithique.
Un bon petit film, bien fait, bien monté.