John Wick - Chapitre 4 par MacCAM

J'ai beau ne pas être un grand fan de la saga créée par Chad Stahelski, je dois bien reconnaître que John Wick est l'une des meilleures franchises mêlant bagarre et gunfight sortie au cours de ces 10 dernières années.

Poussant le curseur encore plus loin que ses prédécesseurs, ce John Wick 4 ne se refuse rien, allant même jusqu'à nous présenter un personnage aveugle, incarné par Donnie Yen (comme dans Star Wars Rogue One), comme l'un des principaux combattants du film, et probablement l'un des personnages les plus marquants de la saga. Quoique je sois déjà plus mitigé concernant les autres personnages du film. Le duo Akira/Shimazu (Rina Sawayama/Hiroyuki Sanada) est intriguant, mais pas assez exploité ; Monsieur Personne (Shamier Anderson) est en partie une repompe du personnage de Sofia (Halle Berry) de John Wick 3, avec l'utilisation d'armes plus lourdes néanmoins. Je suis encore plus circonspect concernant Killa, incarné par un Scott Adkins qui joue une sorte de Caïd bis : un personnage cliché par forcément inintéressant… mais pas à la hauteur de l'acteur-cascadeur. Par contre, s'il y a bien deux rôles à jeter dans la poubelle jaune, ce sont ceux de Katia (Natalia Tena) et du Marquis Vincent de Gramont (Bill Skarsgård) : deux clichés sur pattes, plus des caricatures nulles qu'autre chose (l'une d'une cosaque, l'autre d'un français), incapables de prononcer, ne serait-ce qu'un seul mot, dans la langue du personnage qu'ils sont censés incarner… non vraiment, arrêtez ! Les acteurs français ça existe, les acteurs francophones aussi… ce n'était vraiment pas compliqué d'en sélectionner un parmi tant d'autres.

Faisant référence à de nombreuses œuvres et citant explicitement Lawrence d'Arabie ou The Warriors, ce John Wick 4 m'a surtout marqué, comme beaucoup d'autres, pour sa séquence zénithale, lors du dernier tiers du film, renvoyant bien évidement à Hotline Miami… même si Chad Stahelski a avoué s'être surtout inspiré de Hong Kong Massacre… qui s'inspire de Hotline Miami justement (du coup, ça tombe bien, tout se recoupe). Le lien avec le jeu vidéo me semble encore plus probant quand on observe le comportement de la foule, agissant comme des PNJ dans la plupart des cas.

John Wick 4 est généreux… peut-être trop même. Je dois bien avouer que je me serais montré plus clément à ce sujet s'il n'y avait aucun doute concernant le fait que la saga se serait arrêté avec cet épisode. Pourtant, outre la série Le Continental publiée la même année que ce quatrième épisode, un John Wick 5 a déjà été teasé (malgré la fin de l'épisode en question ici) et Ballerina, un spin-of avec Ana de Armas pour incarner le personnage principal, déjà annoncé. En l'état, l'écrasante majorité des séquences de John Wick 4 ont tendance à durer (au moins) un poil trop longtemps, si bien que ce dernier éclate les trois autres films de la saga en termes de durée : durant plus de 30 minutes de plus que John Wick (3) Parabellum, qui surpassait déjà les deux premiers épisodes en termes de durée.

Visuellement, ce John Wick 4 s'en tire très bien, étant du même niveau que le 2 et le 3. Le long a beau utiliser de nombreux FX, il ne fait pas « moche » pour autant, et inutile de dire qu'on s'éloigne de la médiocrité visuelle d'un Marvel. On gagne en dynamisme par rapport au 3 cependant, qui faisait vraiment mou par moment, et qui n'arrivait pas à rendre hommage à Mark Dacascos et encore moins à Cecep Arif Rahman et Yayan Ruhian, tous deux connus pour leur rôle dans The Raid.

Bref, toujours imparfait, mais selon moi le meilleur film de la saga avec le 2.