Imaginez connaitre principalement le monde des assassins et que ce monde vous en veut? Et quand je dis le monde des assassins, je dis bien le monde ENTIER des assassins. Pensez que ce monde entier vous recherche en priorité parce qu'un contrat de 14 millions de dollars a été ouvert sur votre vie. Vous sentez votre rythme cardiaque augmenter ? Comment tout finira dans John Wick Parabellum ? Tick tock…
Si vous aperceviez John Wick marcher dans la rue avec 14 millions de dollars sur sa tête, vous le supplieriez de ne pas vous tuer
Un chapitre 2 terminant sur un cliffhanger de génie jamais vu au cinéma, à la fois salivant et terrifiant où le spectateur restait le regard fixé à l’écran, se demandant comment cette fois leur personnage préféré allait survivre. Les mésaventures de John Wick reprennent là où l’on avait lâchement abandonné notre assassin sortit de sa retraite. Quand notre film débute, la tension repart de plus belle, le chronomètre a été lancé, John n’a qu’une petite heure pour trouver un lieu sécurisé, avant d’avoir tous les tueurs à gages du monde entier à ses trousses. Ses mêmes assassins qui avant cette faute grave, respectaient, craignaient et adulaient notre croquemitaines. Tout ce que vous souhaitiez voir dans ce troisième chapitre, va arriver.
A tous les fans d'action pure sans artifices, ni effets spéciaux, à tous ceux qui ont grandi avec les Die Hard, Rambo, Terminator, Mad Max et autres action hero, John Wick Parabellum s’apprête à vous emmener dans une nouvelle dimension. Dans le passé, et aujourd’hui encore, amateurs d’art de tous formats prennent plaisir à assister à des orchestres symphoniques, opéra, danse contemporaine et cinéma. Jamais nous n’aurions imaginé dans le monde du cinéma être encore plus éblouis devant un homme affronté à lui tout seul des assassins de la pire espèce.
Russes, Américains, Japonais, balèzes, nabots, géant, pas de jaloux, John Wick, il affronte n’importe qui sur n’importe quel terrain. En deux chapitres, Keanu Reeves a montré de quoi son nouveau personnage iconique était capable. Dans John Wick Parabellum, à chaque scène d'action, il monte un peu plus haut son niveau d'excellence. Armes à feu, armes blanches, pieds et poings, sabots de chevaux, avec John, n’importe quoi peut tuer.
Les Last Action Hero, Die Hard et récemment Kingsman n’étaient visiblement que la partie supérieure de cet iceberg qu’ait le cinéma d’action. Chad Stahelski qui je le rappelle, est un ancien cascadeur devenu coordinateur de cascades, acteur, assistant réalisateur puis réalisateur, nous offre de nouvelles possibilités en matière de mise en scène de film d’action. Cadrage, photographie, chorégraphies soignées au millimètre près, Stahelski d’une générosité folle propose les scènes d’action que vous rêviez, d’autres que vous avez pu voir dans tout un tas d’œuvre. Sauf que ces scènes, elles n’ont pas été tournées et chorégraphiées aussi bien que dans John Wick.
Tout ça pour quoi ? Pour un chiot ?!
Le chemin de paradis commence en enfer
Plus c’est long, plus c’est bon et c’est encore plus bon quand c’est de plus en plus beau à mesure de l’avancement de l’histoire. Souvenez-vous de l’état émotionnel dans lequel vous étiez en regardant les scènes d'action de Terminator 2 (soit je LE meilleur film d’action de tous les temps) ou dernièrement, l'affrontement final des super héros d'Avengers End Game. Multipliez ça cette fois par 10 et vous aurez une idée de ce que Parabellum vous procurera en 2heures. Peu de temps mort, pas de temps pour causer. Vous voulez de la scène variée ? Vous allez en avoir. A pied, à cheval, à moto, Chad Stahelski reprend tout ce qui se faisait de mieux dans le cinéma d’action des années 80/90 et imaginaire des fans du genre pour le rendre possible à l’écran, prenant un soin tout particulier aux décors et lieux dans lesquels tout ce passera. Du pur hommage à tous les affrontements que l’on a pu avoir dans le cinéma d’action et même dans le western parce que oui, John Wick titillera de près ce genre.
Tous les chasseurs de primes sont après lui, il y aura donc BEAUCOUP d'action. Parfois accompagnée de musiques, parfois non, histoire de n'entendre que le bruit des coups portés et essoufflement de nos personnages. De l’action façon John Wick où dans cet univers : faut pas tirer sur les chiens. En parlant de chiens, voila que maintenant, nos animaux à quatre pattes vêtus de gilet pare-balles au « pêché mignon » de mordiller les bijoux de famille des vilains pas beaux, prennent part aux scènes de Gun-Fu. Du jamais vu !
Résultat, certaines scènes sont tellement dingues qu'on en vient à se demander comment on a pu filmer ça. Plus violent que ces prédécesseurs, John ira plus loin pour se débarrasser de ces assaillants et tant pis s’il faut enfoncer crever des yeux, exploser des membres, ou cribler un corps de lames tranchantes. En terme de « Body count » ou « Kill count » (morts à l’écran), John Wick, est en passe de pulvériser le record établit par Schwarzy dans Commando (81 morts), sans jamais sombrer dans l’excès.
Pas question pour Parabellum de se reposer uniquement sur ces scènes d’action. Il veut rendre plus vaste son univers, donner de la profondeur à son personnage principal dont nous en apprendrons un peu plus le passé. Laurence Fishburne, Ian McShane, et Lance Reddick le concierge imperturbable de l’hôtel Continental, reviennent lui prêter main forte pendant que des petits nouveaux, certains alliés, certains adversaires les rejoignent. Une Halle Berry, un Marc Dacascos et une Anjelica Huston (anciennement Morticia Addams) comme vous ne les avez jamais vu ? Une Asia Kate Dillon dans la peau d’une adjudicatrice de la Grande table (qui pour rappel, est un conseil incarnant l'autorité suprême dans le monde des assassins) dont le sang froid déstabilise au point de nous esclaffer de rire ? C’est dans John Wick que c’est possible !
Vous l'aurez compris, Parabellum peut se montrer drôle comme il peut se montrer sérieux dans ces propos. Cet opus parle d'actes et de conséquences. N’oubliez pas, dans cet univers, quand on est un tueur à gages, il y a des règles très strictes et si on en enfreint n’en serait-ce qu’une, gare aux retombées. Plus que jamais, le réalisateur accentuera sur le coté psychologique de son héros.
John, se bat pour sa vie, ne veut pas disparaitre de peur d'oublier le souvenir de sa femme. Sa vie physique, sa vie morale, il veut retrouver son indépendance, sa liberté, ne plus être un tueur, être juste un homme. John Wick n'a pas perdu en ténacité. Il reste mélancolique mais très dangereux quand on lui cherche des noises. Il y a un vrai drame humain, une vraie dualité entre la part bonne et la part mauvaise de tout un chacun. Et là, vous comprenez dans quoi vous mettez les pieds. John Wick, c'est un western moderne mélangé avec des arts martiaux et du vigilante movie où en prime, on apporte un joli message d’amour aux chiens et à leurs propriétaires.
On ne l’avait pas vu au cinéma depuis son combat contre Jet Li dans « En sursis ». Avec John Wick, il a une chance de revenir sur le devant de la scène. Le bad guy de ce chapitre, ce sera Mark Dacascos, livrant ici l’une des plus belles interprétations de sa carrière. Ce personnage chef dans un restaurant de sushis, à la fois passif et l’inverse quand il s’agit de faire son deuxième job, voyez-le comme la partie sombre de John Wick, le Yang de son Yin. Tous deux se ressemblent tout en étant différents. John lui c’est les chiens, Zero, lui c’est les chats. Surtout, Zero, c’est un grand fan de John Wick qu’il adule. Un bad guy à la fois hilarant et terrifiant ? Rien que cette scène voyant John se battre contre deux asiatiques armés de katana pendant que Zero, spectateur de l’affrontement applaudit avant de prendre sa place de "boss final" suffit à vous montrer l’étendu de son charisme. Un bad guy bien écrit ? Possible si on a de bons scénaristes.
Vous voyez, c’est ça qui vous rend unique John Wick.
Au final, un univers plus vaste, des scènes d'action nombreuses et diversifiées monstrueusement jouissives, de l’humour noir délirant, de nouveaux personnages charismatiques, une performance impressionnante de Keanu Reeves exécutant 98% de cascades, des flingues…BEAUCOUP de flingues, pour un John Wick Parabellum allant plus loin dans ses ambitions et son coté défouloir. Encore mieux que John Wick Chapitres 1 et 2?! Sans conteste l’un des meilleurs films d’action de cette année 2019. Vous reprendrez bien votre dose ? Quelque chose me dit que Baba Yaga n’a pas fini de faire parler de lui…