Parodie originale du film d’espionnage, parti d’une série de pubs pour une carte de crédit en 1995, un nouvel double zéro naquit en 2003 des mains du réalisateur Peter Howitt. Dans ce film Rowan Atkinson est appelé en renfort pour achever la dernière mission d’un des meilleurs agents des services secrets. Soucis pour les Anglais, Ils ont embauché le pire des agents. Mister Bean n’est plus, dites bonjour à Johnny English…
Rowan Atkinson à son meilleur
A l’approche de la sortie du tant attendu Johnny English 3, il fallait revenir sur le premier opus de la nouvelle franchise mettant en scène Rowan Atkinson. A tous les fans de l’humour maladroit de Mister Bean et de la franchise des Y-a-t-il, Johnny English c’est tout ce qu’il se fait de meilleur dans le genre parodie de films d’espionnage. Johnny English, c’est l’agent le moins expérimenté, le moins qualifié de tout le MI7. Pourtant, être l’agent numéro un, c’était son rêve. Coup de bol pour lui, son agent préféré, le meilleur de tous, est tué. Autour de Johnny de prendre sa place et il va en profiter le plus longtemps possible.
Smoking, Aston Martin, ne lui manque que la fille de ses rêves. Il en a de la chance, on lui colle la chanteuse Natalie Imbruglia, notre Johnny English girl de la franchise. Charismatique, forte, indépendante, sûre d’elle, très terre à terre, au départ, on ne sait rien de son personnage. Ce sera donc fun de savoir si elle est la méchante ou non. Pendant une grande partie du film, on doutera de ces véritables intentions. Elle danse comme une déesse, elle cogne, elle fait de la moto, et en prime, elle apporte un peu de bon sens en étant aux cotés de Johnny en le recadrant illico. C’est ELLE qui mène la barque.
Malgré l’écart d’âge, le duo Atkinson/Imbruglia marche, tout comme le duo Atkinson/Miller. Rappelons que Johnny a droit à son acolyte, son sidekick, visiblement plus expérimenté que son partenaire : Boff. Boff, il a la tête sur les épaules, il est fou de gadgets, et à l’inverse de Johnny, il n’est ni arrogant, ni suffisant, ni maladroit. Les gags de Johnny seront du coup amplifiés par les réactions de Boff.
Ah les français, ils sont si... hum hum... Enfin si... fromage !
L’agent inexpérimenté qui se prenait pour le meilleur
C’est un fait, ce film accentue l’assurance du personnage alors qu’il fait tout de travers. Notre Johnny, il se la pète, il joue les types cool à coup de jeu de sourcils, il essaye de jouer le tombeur de ses dames, il se croit exceptionnel alors que c’est un véritable loser. Malgré tout, ça reste un tenace.
Fans des James Bond, là aussi, vous trouverez votre compte. Entre la foule de gadgets plus fun les uns que les autres, les belles voitures, les beaux costumes, les soirées de luxe, les gun fight, les explosions et les références à l’univers de Ian Fleming, vous serez servi. Le plus comique dans l’histoire : Johnny English, un peu vieux jeu, déteste les gadgets. Oui, Johnny, il préfère une autre approche. Plus spirituelle pour résoudre une affaire, ce qui le met souvent dans le pétrin. Tant mieux, c’est ce qu’on veut et c’est ce qui va permettre à ce premier film d’enchainer les fous rires.
Imaginez tout ce qui fait le charme d’un James Bond et faites virer la franchise à la comédie voyant son espion enchainer les bourdes. Voila ce qu’incarne Johnny English. Du burlesque, de l’invraisemblable, du sérieux quand il le faut, des cascades, une mise en scène travaillée avec minutie, les 1h24 de film passent à une vitesse hallucinante, vous faisant travailler vos abdominaux comme jamais.
Jamais je n’oublierai ce film. Grand fan de Mister Bean, il était plus que logique que je me précipite au cinéma à sa sortie. Mémorable, c’est ce que j’aurai retenu de cette séance. Ce film aura fait rire bon nombres de spectateurs dans la salle. Le plus comique : les rires ne se seront jamais arrêtés. Ni pendant, ni même après la séance, au moment où certains prenaient le métro pour rentrer chez eux. Quelle comédie peut se vanter de faire cet effet ? Les surprises, les sous entendus, les quiproquos fusent, Johnny English ne semble avoir aucunes limites dans sa bêtise. Forcément, on en redemande, forcément, succès oblige, on aura une autre dose.
- Par où êtes vous passée ?
- [En se pinçant le nez] Par l’échelle.
- Oui c’est bon c’est que du caca, y’a pas de quoi en chier une pendule !
Au final, entre un Austin Powers sans allusions sexuelles et un James Bond, Rowan Atkinson, plus perfectionniste que jamais, offre à ses fans un nouveau personnage aussi culte que son Mister Bean. Maladroite, déjantée et hilarante, cette parodie modeste d'espionnage à l’Anglaise, ne manquera pas de vous offrir des séquences d'anthologie. De l'action prenante, du glamour, une distribution de qualité, une confrontation Rowan Atksinon/John Malkovich magique, une sexy Natalie Imbruglia offrant un atout charme à notre agent secret stupide, des musiques lorgnant dans le ton d’un James Bond, une comédie à voir et à revoir en famille. Comme James Bond, Johnny English reviendra…