S'il y avait bien un personnage pour lequel je ne voyais pas débarquer une suite, c'est bien Johnny English. Le premier film, sans être une purge totale, était très poussif avec un scénario extrêmement léger et qui servait surtout à Rowan Atkinson à faire un sacré paquet de grimaces. On avait senti d'ailleurs un John Malkovich cabotin et en roue libre dans ce projet.
Ici, exit les acteurs du premier opus si l'on excepte Rowan Atkinson bien sûr. On retrouve Gillian Anderson, au regard bien plus sévère que lorsqu'elle interprétait Dana Scully dans X-Files, mais également Dominic West, une excellente Rosamund Pike, même dans le registre de la comédie ou encore Daniel Kaluuya qu'on a pu découvrir plus récemment dans Get Out. Bref, le casting claque quand même pas mal, regroupant des acteurs que j'apprécie.
La plus grande surprise vient certainement du côté de la mise en scène. Pour le coup, on a affaire à un vrai film avec un cinéaste aux commandes. Il y a un véritable travail dans certaines séquences qui apporte notamment un plus dans l'humour (lorsque English conduit sa Rolls Royce à travers la Suisse par exemple).
Bref, de ce point de vue là j'ai été très surpris car le film ne sert pas uniquement à mettre en avant English, il y a eu un travail un peu plus en profondeur. Et cela se ressent également au niveau du scénario.
English est certes un agent assez crétin mais son personnage est cette fois bien mieux équilibré. Oui, il continue à faire des bourdes mais il peut aussi, par moments, réussir quelque chose. Le duo qu'il forme avec l'apprenti-espion joué par Kaluuya fonctionne notamment très bien.
Bien plus équilibré, parfois drôle, Johnny English : le retour est la preuve qu'une suite peut être bien meilleure qu'un premier film d'une saga. Et dans le domaine des films humoristiques, c'est encore un peu plus rare. Autant donc le savourer.
Il a fallu huit ans pour voir débarquer cette suite. Il en faudra presque autant pour voir un troisième opus sur le personnage d'English.