KeanUSB
Nous sommes en 2021 et la cyber-technologie s'étend sur le monde comme une nécrose addictive et dévorante. Keanu Reeves interprète une clef USB voguant ici ou là pour transporter des données...
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le 26 mars 2014
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Tout a commencé hier, tandis qu'avec Pif et Madame Gothic, nous sortions d'une salle obscure dans laquelle le grand Kurosawa nous avait une fois de plus ébloui – pour nous préparer à la sortie de ladite salle, sans doute. Madame Gothic avait exigé un long métrage finlandais, sous peine de ne pas se déplacer. Soyons sérieux deux minutes: quelle était la probabilité pour qu'un film en provenance de la République de Finlande, soit à l'affiche ? Et bien croyez-le ou non, il y en avait bien un !
Après avoir gentiment enfumé Madame histoire de bifurquer vers le film d'Akira, nous voilà donc en plein débriefing de l'Ange Ivre, mon complice Docteur et moi tentant tant bien que mal de convaincre ma mie que le jeu de Tösirö Miifunen était une fois de plus flamboyant. Je soupçonne qu'elle ait tout de même fini par découvrir le pot aux roses...
Tout cela nous amène à Johnny Mnemonic. Au lendemain de cette très belle découverte, et toujours dans l'optique d'étancher notre soif infinie de culture, je me retrouve à demander à ma chère et tendre ce que nous allions regarder cet après-midi. J'étais plutôt partant pour un truc un peu apo ou SF. Elle était plutôt partante pour...autre chose. Strange Days ? Je lui lis le pitch, je lui vends un Ralph Fiennes jeune avec des cheveux, et longs. Rien à faire. Pour plaisanter, je lui propose donc le chef d'oeuvre ici présent, que je n'avais encore jamais vu, et dont j'avais entendu le plus grand...mal, en fait. Et, ne sachant probablement pas dans quoi elle s'embarquait, elle me dit: «OK». Mais POURQUOI DIABLE LUI AI-JE PROPOSE CE TRUC ?????
Ils s'en vantent pas au début du film, mais déjà, y'a un Tim Murton dans l'équipe technique aux crédits de fin. Ca sent l'arnaque jusque dans le crew. Mais c'est déjà trop tard. Pourtant, un certain Vincenzo Natali a travaillé sur les storyboards. Pire. Brad "Terminator" Fiedel signe la musique - sauf sur la version japonaise du film, plus longue d'une dizaine de minutes, tandis que Syd Mead, LE Syd Mead de Blade Runner a été consultant sur les effets visuels (il l'a aussi été pour un certain Timecop, ben quoi, c'est bon, faut bien manger, tu connais pas sa vie, OK ?)
J'imagine qu'à un moment donné on a dû le convier sur le plateau pour lui demander son avis, et que devant l'anarchie ambiante il a dû lâcher un : «fuck c'est le foutoir, démerdez-vous !» avant de claquer la porte pour rejoindre Mission to Mars et Elysium peu de temps après (le mec était chaud bouillant question SF du pauvre du coup, faut le comprendre aussi). Faut dire, outre une photo pas folichonne, un univers futuriste pas passionnant, une écriture nawakesque (adaptation de ce qui est pourtant à la base un matériau de William Gibson, l'un des grands – si si, 1 mètre 98 ça commence à causer – porte-paroles du cyberpunk), certains effets numériques sont absolument ignobles et nous ramènent à un certain Le Cobaye de toute leur dégueulassitude. On notera bien deux ou trois idées cool, à l'image du fil à étrangler laser, mais par contre y'a une histoire de dauphins, que je vous laisse découvrir, si l'erreur n'est pas déjà commise. C'est ni fait, ni à (mammi)faire.
Keanu, que l'on a tendance à tacler un peu facilement sur son non-jeu, joue bel et pas bien ici. J'aime autant vous dire que je préfère largement lorsqu'il est inexpressif, car là c'est du grand n'importe quoi, tantôt en surjeu, tantôt sur un ton sorti d'on ne sait où. Entre deux Reeves. Tandis qu'Ice-T pêche, Dolph Lundgren prêche. Relooké façon Jésus, crucifiant ses victimes en balançant des punchlines semi-bibliques (wink wink, tu la sens ma symbolique christique ?). Pourtant, par un improbable concours de circonstances, il apparaît comme l'un des meilleurs composants de ce Johnny Mnemonic. Le miracle a donc bel et bien eu lieu. Dina Meyer est déjà en mode warrior, peu de temps avant d'être l'atout féminin badass du Starship de Verhoeven. Et puis y'a Takeshi. Y'a Takeshi ? Ah oui tiens, au temps pour moi.
Il y a bien matière à rire une paire de fois avec ce Johnny Mnemonic Ranou, le film qui te prend un peu pour un jambon. Hélas, ce n'est même pas un bon nanar, cétacé hideux et tellement nase que sata pas marqué et tu t'en tamponnes, au bout du compte.
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Créée
le 19 mars 2017
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