Le problème récurrent des films (de fiction) de DiCillo, c'est le rythme ; il n'y a que pour "Living in Oblivion" et "Box of Moonlight" que l'auteur est parvenu à trouver un bon rythme, à la fois pour la progression de l'intrigue et l'humour.
L'intrigue n'est pas inintéressante, l'auteur s'intéresse ici un personnage qui ne parvient pas à être me gentleman qu'il pense être ; certes, il est facile de juger un homme qui bat une femme, mais pas de retenir ses pulsions violentes en pleine dispute ou tout simplement respecter la femme et non la traiter comme un objet (en l'occurrence un trempoline lorsqu'il apprend que la belle brune est la fille d'une productrice). Le personnage est intéressant pour ça mais aussi pour son look, sa bêtise (avec Brad Pitt dans le rôle, en plus, difficile de ne pas penser à "Burn after reading" dans lequel il campe un autre idiot), ses illusions. Le hic, c'est que l'intrigue n'est pas assez nourrie et que le cœur du message paraît secondaire la plupart du temps : on s'intéresse plus aux tentatives de réussir qu'aux abus commis inconsciemment par le héros. En fait, on dirait que ce second point sert à nourrir le premier, mais au vu de la scène finale, ce devrait être le contraire. Les personnages secondaires sont trop peu approfondis aussi, malgré un bon potentiel.
La mise en scène jouit d'une très belle photographie, on sent que Dicillo est lui même un bon chef op' ; ainsi les cadrages sont bien composés tandis que la lumière sculpte les images. Le découpage est pertinent, même si on regrette que ce ne soit pas plus inspiré, plus fou ; en fait, DiCillo utilise sa caméra de façon très classique là où sa photographie suggère quelque chose de plus délirant. Le montage donc un peu de peps, ce qui dessert surtout le jeu de certains acteurs, comme Pitt, qui a besoin d'un tempo plus ferme ; d'autres s'en sortent mieux, comme Keener qui parvient à imposer son propre rythme (diantre qu'elle est douée cette actrice, en plus d'être super jolie, dommage qu'elle n'ait pas eu une carrière plus remarquable). La BO passe assez bien ; l'on appréciera aussi les morceaux joués, certains pas Pitt lui-même je pense (même s'il s'agit probablement de playback).
Bref, pas vilain à voir, mais mou sur les bords.