Une parodie joyeuse du nazisme vu par un enfant de 10 ans

L’action est censée se passer en Allemagne pendant les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale. Johannes « Jojo » Betzler (Roman Griffin Davis), un blondinet de 10 ans, vit seul avec sa mère Rosie (Scarlett Johansson) à Falkenheim, une petite ville pimpante qui semble être restée à l’écart du conflit. La sœur aînée de Jojo, Inge, est morte et son père serait quelque part sur le front en Italie. Sa mère attentionnée, toujours sur son 31, sort tous les jours pour de mystérieuses activités. Jojo a deux amis, un garçon de son âge Yorki (Archi Yates), un petit gros à lunettes et un « ami imaginaire » qui n’est autre qu’Adolf Hitler (Taika Waititi), mais un Hitler d’opérette tel que peut l’imaginer un enfant de 10 ans.


Comme tous les gamins de son âge, Jojo est embrigadé dans les Deutsches Jungvolk, les Jeunesses hitlériennes à mi-chemin de la colonie scoute et du camp d ‘entraînement militaire. Le chef du camp, le capitaine Klenzendorf, ou capitaine K (Sam Rockwell) ne se fait, quant à lui, aucune illusion sur l’issue de la guerre.


Lors de son premier jour dans le camp, les nazillons qui le dirigent, obligent Jojo à tuer un lapin de sang froid pour montrer son courage. Celui-ci s’y refuse, ce qui lui vaut le surnom de Jojo Rabbit (Jojo-lapin). Mais, ne voulant pas passer pour un lâche au regard de ses camarades, il vole une grenade qui explose, le blessant au visage et à la jambe.


Après cela, alors que les gamins de son âge sont envoyés se battre lui est cantonné à distribuer des tracts et coller des affiches.


Un jour en rentrant chez lui alors que sa mère est absente, il découvre Elsa (Tomasin McKenzie), une jeune fille juive cachée dans le grenier.


Bien que nourri de propagande anti-juive, il se rend compte au cours des jours suivants qu’elle n’est pas si différente de lui et la couvre lorsqu’Elsa, lors d’une visite de la gestapo, se fait passer pour Inge.


Quelques jours après, Jojo découvre que sa mère a été pendue en place publique. Dévasté, il retourne chez lui dans le but de poignarder Elsa, qu’il rend responsable de la mort de sa mère, mais il ne va pas au bout de son geste et tombe dans les bras de la jeune fille qui le console.


Lorsque les Alliés prennent la ville, Jojo, qui erre au milieu des ruines revêtu d’un uniforme allemand, est arrêté et il est sauvé une nouvelle fois par le capitaine K.


Quand le fantôme d’Hitler lui apparaît et l’accuse de l’avoir trahi, Jojo, furieux, le jette par la fenêtre de sa chambre.


Mon opinion


Le film commence comme une comédie parodique avec des couleurs à la Wes Anderson soutenu par le standard des Beatles « I want to hold your hand » (en version allemande). Mais qu’on ne s’y trompe pas, sous ses dehors burlesques, ce film traite de la tragédie que fut, pour certains Allemands, le nazisme.


J’ai personnellement beaucoup aimé ce film atypique et je regrette que la plupart des professionnels du cinéma (Télérama, Première, Les Cahiers du Cinéma…), n’aient visiblement pas vu sa dimension tragi-comique qui, par certains côtés, rappelle notre excellent et sous-estimé Papy fait de la résistance.


Mais la force et le courage du film de Taika Waititi est de nous présenter, sous la forme d’un conte, la guerre du côté des vaincus et à hauteur d’un enfant de dix ans dont l’univers a été détruit par les mensonges des adultes. La dernière scène où les deux enfants sortent de la maison et dansent sur la place où la vie reprend son cours normal est une formidable image de résilience et d’optimiste.

Créée

le 26 oct. 2021

Critique lue 118 fois

Roland Comte

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