Ceci n'est donc pas une super-machinerie avec des super-héros, des super-pouvoirs avec Joker pas de déferlement de scènes d'actions tonitruantes et des retournements de situations ubuesques. Il y a deux visions dans ce film d'abord celle qui montre une des genèses d'un personnage devenu mythique au cinéma mais ce film est avant-tout pour moi, un des meilleurs portraits de notre société contemporaine. La violence à chaque coin de rue, la violence en col-blanc, les bashings de toutes sortes, ou comment les gens fragiles psychologiquement deviennent des tueurs (dans la vrai vie djihadiste ou tueurs de masse, ici le Joker) ou des dangers pour la société. On ressent une vraie douleur, une angoisse existentielle, une solitude profonde à travers cette histoire d'Arthur Fleck. Tout cela est accentué par l'excellente mise en scène de Todd Phillips avec des compositions de plans urbaines et macabres, des travellings lents qui font penser à ceux de Nolan dans The Dark Knight puis il y a les formidables musiques. Enfin pour en finir, Joaquin Phoenix est phénoménal, il donne donne ce qu'il a de pathétique, de névrose en lui pour camper le Joker. Un film qui peut définitivement réconcilier les cinéphiles avec les univers de super-héros qu'ils soient DC ou Marvel.