Il est temps de parler d'un film très attendu qui a fait énormément parler de lui ces derniers temps, notamment pour le lion d'or qu'il a reçu au Festival de Venise. Le résultat? Une récompense prestigieuse et des acclamations dithyrambiques criant au Chef-d'oeuvre. Toutefois, malgré que je trouve qu'il s'agisse d'un très bon film proche de l'excellence, le terme chef-d'oeuvre reste à nuancer pour plusieurs raisons. Avant que j'entre dans l'analyse du film qui poussera à ceux qui ne l'on pas vu de ne pas continuer la critique, il est clair que l'avis où tout le monde peut-être d'accord est la performance de Joaquin Phoenix, comme souvent on ne voit pas l'acteur mais le personnage et ça c'est fort. Le traitement du Joker est réussi de la part de Joaquin, à voir si les aides sociales ou encore l'asile d'Arkham réussiront son traitement avec succès...
ATTENTION: Je ne voudrais pas gâcher le film si vous ne l'avez pas vu avec ce qui va suivre au dessous.
Le film de Todd Philips ne se contente pas seulement de s'inspirer par d'autres films mais est énormément influencé, et ça se voit! Je citerai tout d'abord les films de Martin Scorsese comme The King of Comedy ou Taxi Driver mais aussi un classique de l'horreur qui est Shining. Les influences ne sont pas cachées et sont là pour nous sauter aux yeux, mais c'est trop gros, personnellement ça me donne le sentiment de déjà vu.
Ma deuxième remarque concerne l'élément de fin, dès le moment où le Joker sera au Talk Show de Murray. Je n'ai plus l'impression de voir le Joker de Joaquin mais bien un travail d'imitation de Heath Ledger, je revois le Joker de Heath et c'est pourquoi les dernières minutes sont intenses, en plus de ce discours et de tout ce qui s'en suit. C'est ici que rejoint ma remarque du Chef d'oeuvre que je conteste: en effet, je trouve notamment que le film s'appuie énormément sur des chef-d'oeuvre, avec les influences mais aussi la fin qui s'offre en apogée et nous renvois au film de Nolan où le Joker est devenu une icône.
Bref, voici une critique pour titiller le film, mais j'en conviens qu'il nous présente un paysage superbement introduit avec des scènes déjà dans les mémoires. Encore une nouvelle scène du meurtre des parents de Brousse (ouai, dans la VF c'est Brousse...). On constate également une nouvelle vision du père de Bruce qui est présenté comme un riche égocentrique, tout le contraire du film Batman Begins où la sympathie du personnage se rescent. De plus, on nous présente un point de vue assez binaire que je ne partage absolument pas, les riches sont tous mauvais, cette vision anarchiste est à nuancer. Mais là où le film est intéressant, en plus du message avec la critique de la société, c'est les différentes visions que l'on peut avoir du film. Notamment, quand on le retrouve à Arkham en train d'être interrogé par la femme, il n'a plus ses cheveux verts, à-t-il tout inventé car il est fou? Sa vision, du meurtre des parents de Bruce Wayne lui donne un but, s'occuper du futur Batman, et c'est la première fois qu'il sort de cet asile en tuant la pauvre dame...
La question qui subsiste est le fait que ce Joker peut il être crédible contre Batman? En effet, bien qu'on ne souhaite pas de suite en général, je suis d'avis qu'une trilogie serait bien venue: un film Joker, le film Batman de Matt Reeves qui se voit réaliste comme le Joker puis un film avec leur confrontation, accompagné pourquoi pas du scénario de Christopher Nolan qu'il n'avait pas pu mettre en scène suite à la mort tragique du regretté Heath Ledger.