Il aurait fallu appeler ce film "Arthur"

Je viens de voir le fameux Joker de Todd Phillips qui a tant fait parler de lui ces derniers temps et j'aimerai un feedback de ceux qui ont vu ce film car je n'arrive pas à comprendre où est le chef d'oeuvre que tout le monde crie à tue tête. Attention je vais faire du spoil donc ceux qui y sont sensible passez votre chemin pour les autres c'est à la suite.

Alors pour commencer peut être que mon attente était forte suite à tout l'engouement autour de ce film, mais honnêtement je trouve ce film plutôt moyen, là où certains annoncent rien de moins que le renouveau d'hollywood.
Je trouve que ce film est extrêmement vain dans le propos qu'il véhicule, il amorce pleins de sujet sans aller au fond d'aucun voir même en les désamorçant la plupart du temps.
Il semble en vrac tenter de parler de solitude dans la société puis de dépression, de folie, de lutte des classes, de rébellion civile, du besoin de suivre de fausse idole, etc...
Sauf que Phillips ne semble pas vouloir aller au bout de ses idées nihilistes, le film s'autodésamorce en permanence.
Par exemple, la solitude du personnage principal et sa dépression lié est très rapidement oublié puisque l'on choisi de lui faire rencontrer sa voisine avec une remonté de la pente quasi immédiate, mais voilà on oublie de nous faire croire à cette histoire d'amour ce qui fait que lorsque le scénario qui se pense retord abandonne cette amourette en nous disant non mais ha ha il est fou, c'était dans sa tête... Sérieusement, soit on l'a vu venir car les ficelles sont extrêmement grosse, soit on s'en cogne car on nous laisse pas le temps d'y croire ...
Deuxième exemple, la rébellion civile qui démarre plutôt pas mal avec des protestations est totalement jeter en discrédit en ne montrant quasiment que des casseurs / pilleurs ce qui est fort dommage.
La lutte des classes est quand à elle immédiatement montré comme stupide car elle repose sur l'interprétation d'un acte de simple vengeance d'Arthur et le clown est monté en fausse idole alors qu'il le dit lui même à la fin il n'est pas politique.
Même la folie du personnage est en permanence soit mal illustré (Résumer le basculement dans la folie par une danse anarchique devant une télévision puis dans ce fameux escalier c'est quand même cliché et léger), soit trop justifié ce qui amoindri complètement le personnage. Il est est fou, non mais c'est normal, sa mère l'a battu et la société l'a abandonné quand il en avait besoin, c'est pour ça. Il tue des gens par folie ? Que nenni tous les meurtres sont de simples actes de vengeances au final (donc pas justifié dans l'absolu, mais minimisé), du coup il suffit d'être gentil avec le Joker pour qu'il vous laisse tranquille (dixit le nain). Comment générer de la peur avec ça ? Je ne sais pas. On est loin du Joker totalement anarchique de Nolan et Ledger qui ne prônait rien.
Et alors le pire pour moi reste la toute fin qui est un pied de nez total au spectateur et une paresse scénaristique quand on nous laisse entendre que finalement tout ce qui a été raconté dans le film c'était un mensonge du Joker face à un psychologue... Comment crier plus fort qu'on ne veut surtout pas faire de vague et qu'on désamorce tout ce que l'on a raconté avant, je ne sais pas. Mais peut être ai-je mal interprété ce final.
Et pourtant c'est vraiment dommage car Todd phillips s'est entouré d'un directeur de la photographie Lawrence SHER qui créé une atmosphère magnifique. Elle est certes un peu pompé à Scorcese mais ça fait du bien au genre super héroique.
Hildur GUÐNADÓTTIR fait un superbe travail sur la musique et l'ambiance sonore en général.
Et bien entendu on a Joaquim Phénix qui livre tout de même une très belle prestation et j'aimerais le revoir en dehors de cette origin story pour qu'il ait enfin quelque chose à raconter qui soit à la hauteur de sa prestation.

Honnêtement ce film n'ayant qu'un lien ténu avec l'univers de Batman, il aurait presque pu s'appeler "Arthur" du nom du protagoniste principal et là je me demande si il aurait eu un tel succès. N'est ce pas l'uniformisation du cinéma super-héroïque et une comm commerciale extrêmement efficace autour de la différence assumé de ce film avec ce genre qui a engendré le succès de ce film finalement moyen ? Je me le demande