Le monde est fou, et sale.
Le chaos s'installe petit à petit à Gotham City, ou les inégalités sociales sont de plus en plus criantes.
Le chacun pour soi, et les incivilités sont ici le lot de tous. Les rues ne sont plus que des lieux de solitude, sans joies.
Au milieu de cela, un être fragile, dérangé ou dérangeant, le film ne juges pas.
" Joker " est un film passionnant, car il retrace la genèse du personnage du Joker sans jamais lorgner du côté commercial des films de super-héros mais plutôt du côté béni des comédies dramatiques du cinéma américain des années 70's.
Le personnage de Joachim Phoenix mène une vie misérable, minable et très solitaire, néanmoins il s'occupe de sa mère vieillissante, et tente de survivre avec ce boulot de clown-animateur.
Il rêve de briller dans le stand-up.
Il brillera dans le bain grimaçant du crime et de la vengeance psychotique. Et c'est tant mieux pour nous, les regardeurs.
Le film retrace les origines du Mal et se veux voir comme le magistral portrait d'un anti-héros qui, découvrant la vérité sur ses origines, se laissera allez vers une noirceur toute jouissive car le Monde décrit là ne mérite pas un dollars de respect et de rêve.
Franchement, on ne va pas être déçu de la descente aux enfers du personnage de Fleck-Phoenix pour un final tout en beauté clinique.
Film efficace, palpitant et sombre, très sombre qui lorgne du côté de " La valse des pantins " et du " Taxi Driver " de Martin Scorsese.
Etrangement on s'identifie aux souffrances psychologiques et comportementales de cet anti-héros et on n'a que peu d'empathie pour ses ( multiples ) victimes ( des traders vulgaires et avinés, un animateur télé hypocrite et complice, une mère abusive...) dont les meurtres sont toujours filmés avec une maestria remarquable.
Joachim Phoenix plane littéralement dans ce film ou il maitrîse son art du comédien en parfaite roue libre, et je pense qu'il tiens là le rôle de sa vie.
Chapeau le Clown !