Je croyais que ce film était une tragédie, mais c'était une putain de comédie !!

Je ne pense pas pouvoir affirmer avec certitude que j'ai les compétences d'analyses qui me permettrait de décortiquer pour vous ce film. Non, en fait je suis plutôt allé le voir comme un fan du personnage de comics qui priait pour ne pas être déçu. Est-ce que j'ai été déçu ?

Alors je vous passe les tirades à la "la photographie était magnifique, et le montage...quelle splendeur". Non, en fait, pour la première à laquelle je me suis rendu, le film était mal cadré dans l'écran et une partie du haut et du bas étaient coupées. Pour les moins anglophones des personnes présentes ce soir là, ça a été catastrophique pour les sous-titres, quand il y en avait. Pour ma part ça me faisait plutôt chier de voir le crâne des personnages coupés sur chaque plan rapproché, parfois même jusqu'aux sourcils. Enfin bon, assez tapé sur le projectionniste. Oui le film est quand même de toute beauté, mais si j'ai fais le déplacement c'était pour m'assurer que le Joker n'avait pas été massacré comme il avait pu l'être par Jared Leto.

Ouf, il ne l'a pas été. Alors, sans parler de la prestation de Joaquin Phoenix, prestation sur laquelle nous reviendront plus tard, j'ai trouvé que le personnage, scénaristiquement parlant, a été fort bien adapté je dois le reconnaître. Les fans du comics retrouveront les détails importants de la naissance de Batman, et une belle adaptation de la transformation du Joker. Franchement, je m'y suis retrouvé, c'était fidèle, malgré les libertés qui ont été prises.

On suit, l'histoire d'Arthur Fleck qui, peu à peu sombre dans la folie, se laisse aller, et se transforme en Joker. Certains diront que ce film est scandaleux, que c'est un appel à la haine, à la folie, à la Révolution ! Que, comme de par hasard, c'est le pauvre gars un peu bébête sans le sou, et sans amis, qui devient le méchant, parce que "ouh les riches c'est que des vilains qui font rien que faire n'importe quoi avec l'argent du contribuable !" Moi je dis que ces gens sont passés à côté de l'essentiel. Le Joker, c'est un pauvre gars qui n'a pas réussi à s'adapter à un système où il faut être "normal". C'est un clown, qui, malgré sont incapacité à faire rire sont entourage, trouve son bonheur dans son maquillage de clown, qui révèle sa vraie personnalité quand il arrête d'essayer d'être qui on voudrait qu'il soit. Ses rires compulsifs, qui sont le résultat d'une maladie, arrêtent de sonner faux et deviennent enfin franc lors de sa transformation en Joker.

Alors il y a quelques scènes qui sont un peu étranges (Bon allez, cette nuit je dors dans le frigo !!) mais le tout est assez cohérent je trouve. Par contre le jeu d'acteur est super maîtrisé. Joaquin a vraiment, mais alors vraiment, la tête de l'emploi, et sa maigreur, quasi cadavérique, colle comme la peau sur les os (haha la vanouze !) du Joker.

En plus d'incarner super bien Arthur Fleck, on a le droit à une palette d'émotions qui est assez large pour être intéressante et qui nous permet vraiment de faire un tour complet de la psychologie du personnage, et ça rend le changement encore plus marquant.

Bon, les personnages secondaires sont assez secondaires pour qu'on en ai pas trop grand chose à foutre, ce qui nous permet de concentrer la quasi totalité du film sur le Joker qui, alors qu'il commence à exister pour les habitants de Gotham, est de moins en moins présenté seul. Les seconds rôles permettent cependant d'apporter de courtes intrigues secondaires qui viendront se fondre dans la principale et la légitimer.

Bon au final, c'est un film qui est assez regardable, tout en tirant sur des notes de pas mal, avec une certaine longueur quasi contemplative et un arrière goût persistant. Ça ne va pas aller dans mon Top 10, et je ne le reverrai pas de suite, mais c'est quand même beaauuuuucoup mieux que ce que DC nous a proposé ces dernières années.

Allez, je vais finir sur une citation de l'intéressé : "Il suffit d’un seul mauvais jour pour que l’homme le plus sain d’esprit sombre dans la folie. La folie est la distance qui sépare le monde de l’endroit où je vis. J’ai juste passé une mauvaise journée.”

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P.S. : Le maquillage est vraiment sympa