"is it just me or is it getting crazier out there"

Le "Joker" de Todd Phillips est sans contexte le film le plus attendu et le plus médiatisé de cette année 2019. Il obtient le lion d'or à Venise avec en bonus une ovation de 8min précisément. De nombreuses images sortent ainsi que des trailers et à chaque nouvelle information mon excitation grandit peu à peu. Impatient de de découvrir le chef d'œuvre qu'on nous vend depuis des semaines, ce film qui fait tant parler de lui je prends ma place pour l'avant-première programmé le 4 octobre. Au moment du "the end" c'est la douche froide. Je me sens totalement trompé par cette com qui vendait ce film comme un chef d'œuvre se focalisant uniquement sur l'origine du Joker.

 

En effet le scénario tourne trop à mon gout autour de Thomas Wayne ainsi que de nous montrer les plans de la mort des parents de Bruce Wayne qu'on déjà vu des centaines de fois. La scène n'est pas désagréable en soit mais cet attachement à Batman est à mon sens à l'encontre de ce que le film nous été vendu à l'origine.

De plus j'ai été déçu par la nombreuse présence de plan déjà présent dans les différents trailers. Si on a été hype par le film comme moi et qu'on a regardé tous les trailers ainsi que toutes les images on se retrouvera devant un film dont on connait quasiment tous les plans emblématique (sur ce point je n'ai qu'a m'en prendre à moi-même, mais la scène de danse sur l'escalier aurait vraiment dû être une scène à découvrir dans le film selon moi).

 

Par ailleurs le film me déçoit dans son approche de la monté en folie du Joker. En effet on nous montre un homme brisé psychologiquement mais dont la société ne cesse de rejeter l'existence. Certes cette thématique est d'actualité mais n'est pas l'essence du Joker. Pour moi le Joker est agent du chaos qui fait acte de violence gratuite c'est un psychopathe qui n'a plus rien d'humain. Là ou le personnage de Heath Ledger montrer à la perfection un joker réellement fou et sans raison par ce que oui le Prince du crime représente le chaos. Cependant dans ce film le parti pris et je dois le dire bien couillu, que je n'avais pas compris en sortant de la salle est d'humanisée ce monstre.

Après une longue réflexion durant ce qui fut une nuit agitée je comprenais peu a peu que j'avais vu ce film sous un mauvais angle. Certes j'en avait conclu que Joaquim Phoenix était sans hésitation le meilleur Joker non pas dans son rôle mais dont son interprétation. Il gagnera surement même un oscar pour ce film. Mais je commençais peu à peu à comprendre le parti pris de ce film. Le personnage du Joker sert dans ce film d'intermédiaire pour dépeindre une société actuel de plus en plus violente et froide. Le joker représente donc cet Homme qui n'a plus toute sa tête et qui par sa naïveté va se laisser sombrer doucement dans sa descente en enfer.

 
Le film est centré sur ce personnage, présent à quasiment chaque scène. Les scènes de folie vacillent entre le malaise et la beauté de ces pas de dance qui le plonge dans une valse avec la folie pure. Son rire sarcastique qui continue a raisonné encore dans mon esprit nous fait froid dans le dos. On se surprend même de rire avec lui de malaise. La colorimétrie de ce film est incroyable les teintes de bleus sombres ainsi que les baffons de Gotham qui sont crasseux accentuent le délaissement d'une partie de la population. Le scénario nous réserve quelque twist qui nous maintienne en haleine durant l'entièreté du film jusqu'à son grand finale.

La scène finale lorsque le Joker se peint un sourire d'ange avec son propre sang est une des scènes qui m'a donné le plus de frissons au cinéma. Le Joker est enfin reconnu et il apporte la joie de vivre a tous les manifestant qui grâce à son symbole peut faire appel à leur instinct de violence. De plus j'ai quand même bien aimé le parallèle entre la naissance du Joker ainsi que la naissance de Batman durant cette nuit de chaos. C'est pour moi la scène la plus forte du film mais aussi une des seuls pas montrer par la com.

Pour conclure ce film qui m'avait beaucoup déçu au premier abord devient après réflexion un des meilleurs films de l'année. La prestation de Joaquim Phoenix est stratosphérique dans ce personnage la du Joker. Son corps terrifiant renforce le coté dégoutant du personnage. La musique est superbe et vient nous donner des frissons quand il faut (note spéciale à la musique "smile" de Jimmy Durante). La mise en scène, la photographie tous les aspects techniques de la réalisation sont géniaux pour nous fournir un film vertigineux. Cependant ce film n'a pas pour modèle le Joker chaotique et qui distribue de la violence gratuite comme dans les comics. Mais bien un personnage par lequel on peut délivrer un message qui s'adresse aux sociétés en générale. Ce film décide d'humaniser un monstre mais le fais avec brio.

julo334
6
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le 5 oct. 2019

Critique lue 249 fois

2 j'aime

julo334

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