Donner une histoire au Joker, tel était le défi. Comment offrir un passé à un personnage qui a été créé pour ne pas en avoir ? Jusqu'ici seul Alan Moore avait réussi ce défi à travers The Killing Joke.
S'intéresser au Joker tout en s'éloignant de l'univers DC Comics est parfait pour laisser entièrement place au personnage. Et quel personnage !
Loin du bain d'acide de Killing Joke, ici c'est la société qui est grandement responsable de sa transformation de simple citoyen, cherchant sa place dans une ville qui ne veut pas de lui, en Joker semant la terreur. Utilisant le rejet et les échecs pour enfin se faire un nom, son seul but est d'exister.
On en arrive à comprendre les déviances et les raisons de ses actes, à avoir de l'empathie pour ce criminel qui expose au grand jour les maux d'une société très (trop ?) proche de la nôtre.
La réalisation de Todd Phillips et l'interprétation de Joaquin Phoenix font de ce film un drame psychologique proche du chef d'œuvre.