F*ck les critiques presses (majoritairement américaines) qui s'offusquent de la soi-disante apologie de la violence dans le film Joker ; ils n'ont rien compris. Comment peut-on voir une apologie de la violence, quand on voit les conséquences des actions d'Arthur Fleck sur lui, son entourage, et la société ? C'est au contraire rien de plus que l'histoire d'un marginal qui devient fou suite à d'innombrables sévices de la société. Il est question de violences sociales, de violences psychologiques, qui amène la violence physique et le meurtre. Joaquin Phoenix est habité par son personnage, lui même habité par une violence qui s'explique. Car c'est là le tour de force du film : au lieu de nous conter l'histoire d'un Joker dont le sadisme serait inexpliqué, basé sur des mythes, presque rigolo, on a affaire ici à un homme bizarre, de plus en plus bizarre, pour lequel on ressent de la sympathie... mais aussi un profond malaise. Même sentiment envers le film. La réalisation est superbe, le scénario nous interroge, la musique amplifie les séquences "bascule"... tout est magnifique. Un Joker politisé, fou, qui nait d'une société martyr, rebelle, pauvre, fatiguée et blessée.
A la fin, on en sort et on ne peut que se demander : mais en fait, le Joker pourrait exister dans notre monde... ? N'est-ce pas déjà le cas... ?
Saisissant.