Personne ne pouvait s'attendre à un tel film. Je dirais que j'ai vu le film en deux temps. Le premier temps alors qu'il était encore en promotion, dans les divers festivals (standing ovation de 10 minutes à Venise), où déjà des extraits fuyaient sur le net, nous donnant un aperçu du film. Je n'ai pas résisté, et ai regardé beaucoup d'extraits et de bande-annonces.
Alors, dans un deuxième temps, quand j'ai vu le film en salle, j'ai eu comme l'impression de reconsti(tuer) les bande-annonces, tant et si bien que je n'ai pas trop su quoi penser du film.
Toutefois, en sortant de la salle, on pouvait d'ores et déjà citer quelques points forts du film :
Pour
- extraordinaire performance de Joachim Fénicse, physiquement, vocalement.
- beau travail du décor et de la lumière (Lawrence Sher en directeur photo)
+message fort (et interprétable de diverses manières) quant à la trajectoire du personnage du Jokère
- belle musique (Oscarisée)
- audace d'un tel final dans un contexte de révoltes populaires généralisées à l'échelle mondiale
- parallèle intéressant entre Bruce Wayne et le Jokaire
- beaucoup d'humour notamment mêlé à une violence dérangeante mais "justifiée" (par la maladie) et donc pas vraiment gratuite.
Contre
- belle musique mais un peu lancinante et trop explicite (ALLO ? OUI JE SUIS UN MALADE MENTAL ET JE SUIS REPRÉSENTÉ PAR DES VIOLONCELLES (violons, contrebasses ?) LANCINANTS ET STRIDENTS)
Je dirais que ce qui m'a le plus dérangé avec ce film, c'est ce que j'ai entendu autour, comme la critique (acceptable, discutable) de la violence et la critique totalement opposée "trop bien, c'est le surhomme de Nietzsche, un vrai modèle à suivre". Car si ce personnage parle malheureusement à bien trop d'entre nous, c'est que (alerte poncif) la société ne va pas super bien. Et les "solutions" que trouve le personnage sont certes jouissives mais il n'en restera pas moins seul, tout comme Bruce Wayne, ce qui est selon moi le mal à combattre : la solitude. Or, la philosophie de Nietzsche est celle du développement personnel, qui selon moi ne peut se suffire à elle-même, a fortiori dans une analyse politique.