Cela ne fait aucun doute Joker est un bon film. Le fait d'avoir attendu, peut être trop, avant de le voir lui a surement donné une façade, un aspect doré, créé par les éloges de son premier public à l'époque où les cinémas pouvaient encore les accueillir. J'avais donc en débutant mon visionnage une obligation d'absolument aimé ce film qui planait au dessus de moi. Heureusement pour moi je l'ai aimé, mais j'ai quand même un goût amer de frustration. Je suis déçue sur l'idée que je m'étais faite de ce film que j'imaginai rentrer dans l'action plus tôt. Je n'aurai pas été dérangé qu'il dure une petite heure de plus.
J'ai trouvé cette action tardive plaisante et déplaisante à la fois. J'ai attendu cette action comme on pourrait attendre noël, mais j'ai aussi trouvé que cette langueur participait grandement au climat pesant et anxiogène du film, elle était finalement nécessaire. J'ai été surprise par les
deux scènes de meurtres de Randall et Murray.
A la fois j'ai été assouvi de ce besoin de violence et à la fois choquée de la brutalité non introduite auparavant.
Joaquin Phoenix il faut le dire joue extrêmement bien et son personnage m'a captivé tout le long. J'étais compatissante puis soulagée, puis triste, puis heureuse. Les moments du one man show et des recherches sur sa mère ont été particulièrement prenants et bouleversants. J'étais passionnée à l'idée de connaître la vérité sur son identité.
La voisine de Arthur est également source de compassion, dès son entrée en scène la relation entre les deux personnages me semblait louche et quand le voile de nuage s'est dissipé je n'ai pu qu'être encore plus désemparée pour le sort d'Arthur.
Arthur, joker et révolutionnaire, qui sur les dix dernières minutes de film qu'on veut voir durer encore un moment, respire et donne enfin du "cents" à sa vie.