C'est dans un cadre volontairement artificiel, hommage au cinéma des années 70 avec ses couleurs très expressives et ses arrières-plans en carton, que Joli Joli
nous emmène dans une étreinte dépaysante mais peu inventive.
Une comédie musicale qui n'a de comique que la sempiternelle recette du théâtre de boulevard, engageant tous ses personnages dans un jeu sentimental entremêlé, plus classique que la plus classique des pièces de Georges Feydeau.
Mais est-ce désagréable pour autant ?
Si le paterne poussiéreux de ce film de Noël ne nous prend jamais au dépourvu, la palette d'interprètes, tous aussi convaincants que convaincus dans leurs rôles respectifs, fait à mon sens tout le charme et l'enchantement de cette partition. Les comédiens sont à leurs places et s'y sentent bien : une étonnante balance tragicomique des interprétations (surprenante même pendant les chansons ! Laura Felpin et William Lebghil sont époustouflants), qui plaît réellement et permet de s'attacher à chacun des personnages.
Les chansons d'Alex Beaupain sont belles, écrites avec une délicatesse et une poésie remarquables, et constituent le second point fort du film, un pari rarement gagné dans cet exercice. Néanmoins, la volonté d'une partie chantée très (trop ?) présente va desservir le développement scénaristique dans les scènes parlées, trop légères et peu savoureuses, enlisées dans des dialogues oubliables. Les costumes d'époque et la photographie pétillante (malgré peu de plans inventifs) sauvent l'immersion tout de même.
Un peu comme quand tu pioches dans la vieille boîte de Célébrations chez mamie : l'emballage est décevant et peu prometteur mais il y a quelques belles friandises à l'intérieur.
Les amateurs du genre aimeront !