L'exemple parfait de tout ce qu'il ne faut pas faire

Jonah Hex , " réalisé " par Jimmy Hayward et sorti en 2010 , est un autre exemple du gâchis engendré par la Warner Bros ces dernières années. Depuis que le DC Extended Universe s'est lancé en 2016 , les critiques pleuvent que ce soit sur les films eux - mêmes ( j'en reparlerai un jour ) ou sur la direction de la Warner Bros , détentrice des droits de la majorité des personnages DC Comics et qui gère la direction du projet. Mais c'est oublier que la Warner a déjà sévi avec tout d'abord Green Lantern en 2011 mais aussi l'année d'avant avec ce fameux Jonah Hex. Deux autres " films " qui montrent la direction désastreuse de la compagnie quand elle gère ses films.
Le film partait pourtant bien : Josh Brolin en Jonah Hex , John Malkovich en grand méchant , des apparitions rapides de Jeffrey Dean Morgan , Michael Shannon et Wes Bentley sans oublier Michael Fassbender et Megan Fox ainsi qu' une bande - son rock signée du groupe Mastodon. On était donc en droit d'en attendre mieux car comme je l'ai dis plus haut , c'est un désastre à tous les niveaux et un exemple de tout ce qu'il ne faut pas faire quand on fait un film de ce genre.
La faute en revient comme vous l'aurez compris à la Warner qui a préféré charcuter ce qui s'annonçait être comme un film de genre très violent et plutôt classe en un produit marketing vide qui contient toutes les tares d'un genre de blockbusters qui commence à s'essouffler. En donnant une durée à peine crédible d'1 h 21 au film , le tout se tire une balle dans le pied d'entrée de jeu :

• la durée et le montage charcuté par le studio ne donnent pas le temps à l'histoire et à l'univers de se présenter calmement et efficacement , tout va trop vite et en devient téléphoné , les personnages sont très mal caractérisés ( Jonah qui passe son temps à grogner et entretient une relation cliché au possible avec Megan Fox ... ah pardon , j'ai oublié le nom de son personnage , quel dommage ; le méchant qui veut juste détruire l'Amérique et les raisons données sont ridicules...) , l'histoire est remplie de clichés et d'incohérences et le film devient finalement un remake caché de Wild Wild West

  
  

  ( Le vilain confédéré présumé mort qui revient à la vie et se fabrique une arme futuriste anachronique pour l'époque pour asservir le pays , la copine du héros est une prostituée , le Président confie le destin de la Nation à un pauvre type plutôt qu’à un régiment , le méchant a tué la famille du héros , le héros a un sidekick sympa qui lui fabrique des armes qui n’existent pas à l’époque, le vilain est un mégalo barbu, le héros est bourru et flingue avant de réfléchir ...).

  
  

  • le film perd aussi son temps à installer des éléments ridicules et qui font très "comics" ce qui lui
    fait perdre le peu de crédibilité qu'il avait

    
    

    ( le combat d'arène avec l'homme lézard qui est tout bonnement ridicule et l'arme suprême de Turnbull qui est kitsch , nanardesque et anachronique à elle toute seule ainsi que ce foutu mini - gun qui sort de nulle part ).

    
    
    • le scénario comporte tous les pires clichés des films de super - héros et recopie bêtement la formule classique d'un blockbuster
      

      ( premier affrontement , monologue du méchant , héros laissé pour mort , retour , vengeance , le méchant capture femme , Hex arrive juste à temps pour la sauver et empêcher le vilain de faire sauter le capitole, s’excuse auprès de Jeb de l’avoir zigouillé et : la fin ).




• la réalisation du film est inexistante et ne nous fait pas oublier le montage charcuté et les effets spéciaux.

  
  

  • le casting est perdu : Josh Brolin passe son temps à grogner , Megan Fox est encore une fois cantonnée au rôle de potiche et de femme - objet , John Malkovich fait mal le méchant et Jeffrey Dean Morgan et Michael Shannon sont là que pour une scène chacun (ils auraient tellement été mieux en méchants).

  
  

  • le film arrive même à être une mauvaise adaptation alors qu'il avait d'excellentes histoires à adapter.

On peut rapidement sauver deux , trois choses de ce marasme :
- la musique rock efficace et sympa
- la séquence au début du film qui reprend le style comics et est très bien réalisée
- Michael Fassbender en roue libre ( pas vraiment convaincu que sa performance ( qu'il a calqué sur celle de Malcolm McDowell dans Orange Mécanique ) aurait plu à Kubrick. )

Bref , Warner Bros montre son talent pour détruire et charcuter des films tirés des comics de DC et à l'époque , on était loin de se douter que ce n'était que le début.