Ce film est plutôt atypique dans la production hollywoodienne des années 70, puisqu'il hésite entre le documentaire allégorique et un simple récit animalier qui suit la destinée d'un jeune goëland qui aime voler ; rejeté par son clan, cet oiseau audacieux et curieux de découverte est en réalité en quête d'absolu. Il faut y voir bien évidemment un message au contenu philosophique et métaphorique sur l'idéalisation de la liberté, et le film s'inscrit en cela dans une idéologie "peace and love" et totalement planante de son époque de réalisation.
Sur le fond, c'est beau, visuellement, quelle splendeur ces prises de vues en hélico qui suivent le vol de ce goëland au-dessus de l'océan, d'autant que le film tire un plus de sa BO sensationnelle ; composée par le crooner Neil Diamond, elle enrobe littéralement les images superbes et fait corps avec elles, on retient aussi les chansons "Be", "Lonely looking sky" et "Skybird" assénées par Diamond, c'est merveilleux.
Sur la forme, je reconnais qu'il y a un peu de lassitude à suivre pendant 1h44 cet oiseau marin, aussi beau soit-il, car il n'y a ni acteurs, ni dialogues, juste une voix off qui personnalise Jonathan, et aussi ni péripéties vraiment captivantes, contrairement à d'autres films centrés autour d'animaux, comme L'Ours ou des Disney comme L'Incroyable randonnée qui comportaient une dramatisation, ou encore la Légende de Lobo qui lui était un documentaire "scénarisé". Cet aspect peut donc gêner à la longue, mais on peut aussi se laisser emporter par le côté poétique de ce récit initiatique, véritable OVNI cinématographique.