Jopeph Andrews, c'est la comédie typique made in England des années 70, avec ses personnages colorés et délicieusement caricaturaux au possible, ses scènes d'hystérie pure façon Tex Avery, sans oublier ce ton faussement cinglant et provocateur quand il s'agit d'écorcher les institutions et les classes sociales. Sauf que là, la déviance de la bourgeoisie est montrée de façon plus crade, même si cela ne va pas assez loin dans le mauvais goût et reste trop sage...
Qui mieux que l'anatomique atomique Ann-Margret, maquillée et parée à outrance dans d'audacieux corsages push-upés, pour illustrer le ridicule de cette élite fainéante et bling-bling ? Sa présence, gros point fort du film, fait un peu oublier cet espèce d'héros jouvenceau fade et son petit thon frisotté de copine. Quel dommage donc que l'histoire ne soit pas centrée sur la troublante Lady Booby (héhé, ça ne s'invente pas ! :D) et ne creuse pas plus sa relation - qui aurait pu être cent fois plus subversive - avec son jeune servent freluquet mentionné ci-dessus (bon sang, si j'avais été lui...). Au lieu de ça, les deux sont séparés pendant une bonne partie de l'intrigue, ce qui fait baisser la tension sexuelle en flèche...
La trame concernant les filiations - ou origines secrètes si vous préférez - de pas moins de trois personnages sont trop confuses et n'apportent pas grand chose. C'est dommage d'avoir consacré une bonne partie du film sur ça. Bon après, je ne sais pas du tout ce que contient le roman éponyme d'origine, alors je ne m'avancerais pas davantage sur ce sujet.
Cette comédie, trop passe-partout hélas, de Tony Richardson est à conseiller surtout aux vénérateurs de la majestueuse Ann-Margret, et de ses formes mammaires voluptueuses décidément très souvent mises en valeurs au cinéma. Pour le coup, sa prestation de bourgeoise frustrée ne devrait pas laisser ces personnes là indifférentes.