D'un excellent roman d'Henry Fielding, Tom Jones, Tony Richardson avait réussi à en faire un navet, dont les longueurs contrastent fortement un aspect bordélique, décousu, confus qui ferait passer Benny Hill (qui lui au moins est drôle !!!) pour du Béla Tarr, limite des fois complètement hystérique ; bizarrement ce film avait reçu l'Oscar du Meilleur Film, une de ces aberrations qui ont émaillé, et qui émailleront, les palmarès de cette honorable cérémonie.
Donc, d'un roman moyen de ce même Henry Fielding, on pouvait penser que ce même Tony Richardson pouvait réussir au moins un film moyen.
Résultat, c'est un peu mieux que Tom Jones (ce qui n'est pas difficile non plus !!!), mais avec les mêmes très gros défauts de ce dernier, difficile de faire autre chose que de la médiocrité. On pourrait ajouter aussi un couple composé de Peter Firth-Natalie Ogle, qui ne peuvent pas être autre chose qu'insipides dans des personnages insipides mais qui en plus sont totalement dénués de charisme. Dans le rôle du personnage pourtant le plus mémorable du roman, le vicaire Adams, Michael Hordern (pourtant, deux ans plus tôt, excellent narrateur avec une merveilleuse voix-off dans le MONUMENT kubrickien, Barry Lyndon !!!) ne parvient pas être mieux.
Ce qui laisse un grand boulevard pour le piquage de vedette absolu à la très canon (même avec un maquillage absolument dégueulasse !!!) Ann-Margret, qui tire son épingle du jeu (aidé par le scénario qui a insufflé énormément d'importance à son personnage par rapport au roman !!!) en Lady Booty.
D'ailleurs, les gros points forts du film tourne autour de ce personnage, non seulement par rapport à l'interprétation de l'actrice d'origine suédoise, mais aussi par le fait que la seule infidélité majeure à l'égard du roman est paradoxalement la meilleure idée de l'ensemble à savoir d'avoir fait du personnage la véritable mère du héros ; ce qui insuffle une bonne dose de piquant.
On ajoutera aussi comme point intéressant, le fait que le XVIIIe Siècle soit représenter de la manière la plus dégueu possible, allant même jusqu'à mettre dix tonnes de plâtre de maquillage sur le visage des personnages, excepté le couple virginal pour faire contraste. Une vision loin de l'élégance et du raffinement qu'on s'imagine habituellement de cette époque.
Reste que ce film, en-dehors peut-être pour Ann-Margret, n'est pas particulièrement mémorable.