Pas si joueuse finalement
Est-ce la folie qui ici est illustrée durant 1H40 alors que visions cauchemardesques bousculent réalités platoniques ? Est-ce l'obsession qui ici est disséquée à travers le malaise d'une femme pas tout à fait accomplie, abandonnée quotidiennement par son mari ? Pourtant impénétrable, Sandrine Bonnaire se construit peu à peu sous nos yeux, la carapace de la superficialité latente faisant loi dans une vie dogmatisée par des principes éthérés perdant de sa substance au gré d'une passion dévorante.
Ce combat contre le quotidien et le cadre que l'on s'impose, elle le mène sur l'échiquier, Caroline Bottaro ne perdant pas une miette des moindres frémissements du visage de son amazone, sa mise en scène épousant l'indicible épanouissement qui trouve sa source dans la fuite d'un quotidien étriqué. Peu de plans s'intéresse au jeu, la cinéaste capturant les émotions au risque de considérablement se répéter. Car si le chrysalide prend délicatement forme, la fascination de la nymphe partagée par son marionnettiste devient omniprésente et restreint l'intérêt d'une réalisation qui pêche par son conventionnalisme quand un cadrage plus resserré aurait pu permettre de matérialiser l'étouffement pourtant revendiqué. Cette retenue trahit les intentions grossières d'une métaphore sur un jeu amoureux perdant dès lors de sa superbe.