Une femme mariée et mère de famille surprend un couple en train de jouer aux échecs. Elle en est tellement troublée (surtout par la femme aux allures de mystère équivoques) qu’elle se prend tout à coup de passion pour ce jeu et s’enrage à en démonter les mécanismes… Sandrine Bonnaire réussit le tour de force de nous faire croire à un personnage pourtant à peu près invraisemblable et elle était probablement la seule à pouvoir y parvenir. Au delà de l’anecdote, disons que la restitution du milieu des échecs n’est pas trop mal réussie malgré quelques erreurs (les pendules pas toujours du bon côté, la « finale »…) et que le film dans son ensemble dégage un parfum plutôt agréable et fait passer un bon moment. Mais au niveau des idées, l’impression est beaucoup plus réservée car l’excellent début est sans suite. Caroline Bottaro, au lieu de poursuive le fil de la sensualité du combat, se perd dans une histoire qui tourne finalement à une sorte de plaidoyer pour la liberté de la femme quelque peu maladroit et superficiel… Dommage, surtout pour la troublante Jennifer Beals qui ne fait que deux apparitions fugaces, suffisantes toutefois pour donner un aperçu de ce que le film aurait pu être s’il avait été centré sur la relation entre les deux femmes.