S'il n'y a pas à proprement parler d'histoire dans "Jour de Fête", il y a une série étourdissante de trouvailles d'observation ou de fantaisie à partir et à propos d'un sujet aussi simple qu'universel, un village en liesse, qui montre un Tati opérant une rupture spectaculaire avec la longue tradition comique française de vaudeville et de comédie filmée (Tati a d'ailleurs toujours confessé son goût très vif pour Chaplin ou W.C. Fields...). Techniquement magistral (Il n'est pas donné à tout le monde de faire naître la poésie de la netteté de la profondeur de champ et non du flou de l'image !) autant que novateur (l'importance accordée au son plutôt qu'à la parole), "Jour de Fête" nous laisse finalement sous l'emprise d'une belle et légère euphorie.
[Critique écrite en 1987]