Inaugurant la période "pascalienne" de la filmographie de Robert Bresson, "Journal d'un Curé de Campagne" pose les jalons d'un style sans emphase, quasi liturgique, celui d'un cadre toujours plus rapproché, plus intime, dans le chuchotement de ses "modèles" (le visage est un paysage...). La caméra de Bresson révèle la musique secrète de l'âme dans le vibrato d'une fossette, d'un mouvement d'épaule, d'un geste de la main. Avec une modestie littéralement sublime, Bresson filme la terre et l'homme d'au plus près, avec un art de l'ellipse et du hors champ qui sont toujours aussi stupéfiants aujourd'hui. Raide et fulgurant, torturé et magnifique, "Journal d'un Curé de Campagne" est un grand film.


[Ecrit en 1992]

EricDebarnot
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le 19 avr. 2018

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Eric BBYoda

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