Dans les premières années de sa carrière, notre Amos tourne un film sur les conséquences de la politique israélienne sur la vie des palestiniens.
Un documentaire qui montre autant l'importance de son engagement (et de son courage politique) que les faiblesses d'un réalisateur qui n'en est pas pourtant pas à son coup d'essai.
En effet, Amos Gitaï a réalisé un autre documentaire à la même période qui d'après moi était plus abouti car ils donnait plus la parole aux gens, était plus précis dans la contextualisation des images. En un mot, il y avait plus de contenu. Il n'était pas uniquement dans la dénonciation, cela allait au delà. Dans journal de Campagne, il filme parfois des gens en situation de détresse totale sans même nous préciser la nationalité des gens et le nom du lieu, sans tenter non plus de les faire parler. Cela fait amateur et donne le sentiment que le jeune réalisateur est débordé par l'importance politique et historique de ce qu'il filme: le traitement des palestiniens et les conséquences du début du conflit Israélo-libanais. Il a de l'ambition mais dans ce cas précis pas les moyens.
Certaines images ne sont pas très pertinentes et font un peu "provocation facile", adolescent en vadrouille, ce qui le dessert fortement. À la fin du documentaire, il s'amuse à filmer en continu des soldats qui se livrent à des activités sans intérêt particulier ce qui génère une situation conflictuelle. Quel est l'intérêt de de genre d'images?
Au delà de ces critiques, l'empathie manifestée envers la population palestinienne et donc l'engagement politique sont patents et sans ambiguïté.
On ressent un fort potentiel chez ce réalisateur et il est au début de sa carrière, cela invite à la clémence sans nier les carences.