Adaptation un peu pâlotte d'un roman hautement subversif écrit il y a plus de cent ans. La photographie est belle, les costumes sont très beaux, Vincent Lindon colle à son rôle de domestique bourru. Voilà pour les qualités du film. Les faiblesses se situent surtout dans son scénario décousu. Les flashbacks semblent avoir été parsemés au hasard, entre des scènes sans aucun rapport. Cela nuit à la structure de l'ensemble. Certaines techniques narratives sont inappropriées et irréalistes, comme quand Léa Seydoux fait des réflexions devant ses maîtres qui devraient normalement les entendre. Léa Seydoux n'est pas mauvaise, elle est jolie et bien habillée, mais la faiblesse de son rôle l'empêche de briller. Vincent Lacoste est mauvais, comme d'habitude. Bref, trop de défauts pour garder un souvenir positif de l'ensemble. La force subversive de l'oeuvre initiale qui donnait la parole à la domesticité et qui dépeignait l'âme humaine de manière impitoyable n'est pas retrouvée dans ce film. La société a évolué et quitte à adapter un classique de ce genre, il faut tenter de retrouver cet esprit et l'impact de l'oeuvre à sa sortie, même s'il faut pour cela adapter l'histoire, la moderniser et/ou l'actualiser. Cela sent le travail bâclé, surtout dans le scénario.